« Ici, ce n’est pas le risque qui est primé.
C’est la qualité du travail dans un environnement difficile. » Edouard Elias
On est à Bayeux, à la Cours Royale, rue Royale dans l’appartement qui sert de rédaction à L’œil de l’info. Edouard Elias arrive. Nous ne nous sommes pas vu depuis huit ans. Ce n’est plus je jeune adolescent débarquant de la frontière Turquo-Syrienne à Perpignan, pour un Visa pour l’image qui va changer sa vie ; c’est un trentenaire fringuant, rasé de près, mais avec une barbe, qui débarque en moto de Bretagne. Nous avons d’abord parlé du Prix des correspondants de guerre et puis, je l’ai écouté parler de son métier.
Dans ce premier épisode, Edouard Elias dit ce qu’il apprécie au Prix Bayeux. Il évoque également le rôle du jury dont il a été membre. Précisons que l’entretient a lieu le jeudi, avant la réunion du jury les vendredi et samedi.
Alors Edouard, Bayeux ?
Ecouter Edouard Elias (7’13)
Extraits
Alors Edouard, Bayeux ?
Bayeux… Ce que j’aime bien ici, c’est le fait de pouvoir être aux côtés de gens qui font du texte, de la radio, de la vidéo, etc. On n’est pas qu’entre photographe, ce qui est très bien. Visa pour l’image, c’est le photojournalisme. Ici, c’est le journalisme en zone de guerre. Donc, on n’est pas du tout dans la même histoire. Ce que j’aime bien ici, c’est partager avec des gens qui ont une grande expérience des zones de guerre.
A Bayeux, ce n’est pas le risque qui est primé. C’est la qualité de travail dans un environnement difficile. Un environnement difficile, cela peut être aussi un environnement d’enquête difficile. Ce n’est pas uniquement un risque physique. Le prix Bayeux, c’est la guerre et ses conséquences. Ce n’est pas uniquement le « boum- boum ». C’est aussi les déplacements humains, c’est aussi ce qui est appliquées à une population. C’est la guerre et ses conséquences.
Dans le jury, ce que je trouve intéressant, c’est que tous les membres du jury, quelle que soit leur spécialité, vont voter. Mais dans le jury, on va dire quand même, les spécialistes vont un peu s’imposer en fonction de leur spécialité, donc : texte, vidéo, radio, cinéma, documentaire court, long, etc. Ce que je trouve intéressant, c’est de pouvoir entendre aussi la façon de voir les choses d’autres spécialités.
La personne qui fait du son ne voit pas être toutes les choses de la même façon. Le rédacteur aussi. Je trouve qu’en termes d’émulation professionnelle, c’est un énorme apprentissage à Bayeux. C’est ce que j’aime. Et surtout, il y a les scolaires. L’année dernière, nous avions notre exposition sur le Darfour avec Abdulmonam. Nous avons pu présenter ça à des scolaires. Et c’est vraiment génial. Et, ici, surtout le public se déplace en masse.
Des milliers de personnes qui sont dans Bayeux, qui vont voir les Tout est gratuit, qui vont voir les reportages, qui vont voir, écouter, voir les conférences, etc. Quand on a une conférence sur les cartes du Haut–Karabag, enfin, je dis un truc au hasard, qui pourrait paraître complètement absurde, et bien, la salle est pleine. Elle est pleine de public.
Le public vient la parce qu’il y a une qualité de conférence, une qualité de programmation qui est très plaisante. À chaque fois que je rentre de Bayeux, j’ai envie de repartir parce qu’il y a toutes ces histoires, il y a des gens qui viennent d’ici, qui viennent de là. C’est une forme de famille qui se retrouve et qui échange. C’est surtout ça Bayeux. Et ça, je trouve ça très chouette.
- 1er épisode : « Ici, c’est le journalisme en zone de guerre… » (1/3) (7’13)
- 2ème épisode : « Sortir de la photographie d’actualité pure… » (2/3) (20’)
- 3ème épisode :« Ce métier est en perpétuel révolution, depuis qu’il existe ! » (3/3)
Ce podcast a été enregistré à Bayeux, le jeudi 12 octobre 2023, par Michel Puech
La réalisation est de Jean-Louis Vinet
Avec la voix de Rose Monet et la musique de PAZ
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Ecouter Edouard Elias en 2015 à Visa pour l’image
Dernière révision le 8 octobre 2024 à 1:29 pm GMT+0100 par la rédaction
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