Internet, Minitel and the Advent of the Hot Air Balloon (Traduction : Internet, Minitel et l’avènement de la montgolfière) Jean Benoit Nadeau a été publié dans ICWA Letters Février 2000. Extrait.
Depuis 1925, l’Institute of Current World Affairs (la Fondation Crane Rogers) offre des bourses de longue durée pour permettre à de jeunes professionnels exceptionnels de vivre hors des Etats-Unis d’Amérique. Jean Benoit Nadeau : Journaliste et dramaturge canadien-français, Jean Benoit a étudié l’art dramatique à l’École nationale de théâtre de Montréal, et est diplomé de l’Université McGill en sciences politiques et en histoire. Titulaire de plusieurs prix canadiens de journalisme d’investigation et de magazine, il passe ses années de bourse ICWA en France pour étudier » la résistance des Français au mouvement de mondialisation économique et culturelle « .
« Minitel et Internet, c’est de la télématique. Opposer les deux n’est qu’un grand malentendu » dit le journaliste Michel Puech. C’est tard dans mes recherches pour cette lettre d’information que je suis tombé sur MIchel Puech, l’un des journalistes français les mieux informés sur Internet et le Minitel.
Dans les années 80, avant de devenir partiellement aveugle, Michel dirigeait une agence photo et s’est intéressé à la technologie interactive comme meilleur moyen de vendre des images et des textes. Il a commencé à faire des recherches sur la question, d’abord en dilettante, puis par intérêt professionnel. Vers 1986, il découvre qu’il peut faire « plus » en ligne sur son ordinateur personnel, en parallèle avec son Minitel. Il se met à parcourir le cyberespace sous le nom de code Tcherno. Pour lui, Minitel et Internet avaient tous deux des mérites et des défauts, mais il a vu se dessiner ce qu’il appelle le Grand Malentendu. Il y a même joué un rôle.
L’histoire commence en 1989. Un jour, un jeune Américain se présente au lieu de réunion d’une petite association de journalistes français en ligne, dont Michel fait partie. Le jeune Américain fait sa thèse de maîtrise sur le journalisme interactif et a des questions à poser. Naturellement, cela a flatté les personnes présentes, que les collègues de la presse établie snobaient généralement.
Qu’un Américain s’intéresse à eux, c’est la preuve de quelque chose. Pendant des mois, le jeune homme a posé des questions sur le traitement des données et a appris des mots tels que « moteur de recherche », « fournisseurs de services » et « autoroute électronique » – des concepts qui étaient familières aux Français à l’époque. Puis le jeune Américain est rentré chez lui. Il s’appelle David Lytel.
Michel le revoit en 1994, après que Lytel soit devenu le conseiller du vice-président Al Gore sur l’autoroute de l’information. C’était lors d’une démonstration de produit dans le sous-sol d’une banque près de l’Arc de Triomphe, où 150 entrepreneurs du Minitel et quelques journalistes avaient été invités, dont Michel. Le produit présenté était, entre autres, Netscape, un nouveau moteur de recherche qui allait révolutionner l’Internet. En fait, sans Netscape, Internet serait resté le royaume des technogeeks, des savants et des techniciens, et n’aurait pas envahi la culture maintastream.David Lytel était là comme orateur principal.
C’était une présentation à l’américaine, et le ton général était « Amerca Come ! « . L’animateur a dit :
» Trouvons une pizzeria à Santa Monica et commandons une Large Pepperoni « .
» Oui, bien sûr, comme sur le Minitel » gronde Michel du fond de la salle.
Un opérateur a bricolé jusqu’à ce qu’il ait mis la commande en place, puis l’animateur a dit :
» C’est l’anniversaire de ma mère, allons chercher un bouquet pour elle à Santa Barbara… »
» Oui, bien sûr ! Comme sur le Minitel » crient une dizaine de voix.
Puis l’animateur a exprimé le désir d’écrire un e-mail à sa mère. Cette fois, toute la salle a scandé :
» Oui, bien sûr, c’est ça ! Like on Minitel « .
La démonstration s’est arrêtée peu après lorsque le puissant ordinateur Sun ait planté.
» Contrairement au Minitel ! « , s’esclaffe la salle.
Après la présentation, David Lytel est monté sur scène pour son discours. Pendant la période de questions. Michel Puech a fait connaître sa présence, en utilisant son nom de code.
» David, c’est Tcherno. Pourquoi ne dis-tu pas à ces hommes que ce sont eux qui ont inventé tout ça ? »
A la fin de la présentation, Michel Puech se frayait un chemin dans la foule, lorsque David Lytel s’est avancé devant lui avec deux gardes du corps de chaque côté.
» Tcherno. J’aurais dû te parler plus tôt »
» Ce n’est pas grave David. Je comprends. Mais dites-moi, que s’est-il passé avec ton rapport ? »
» Well, Michel, je vais te dire : j’étais en mission… «
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