L’ambassade du Brésil à Paris propose jusqu’au 14 novembre 2008 des « Portraits de brésiliens » par le photographe Alécio de Andrade. Un moment poétique pour amateur d’art.
Il est né à Rio de Janeiro en 1938. A partir des années 50, il écrit des poèmes dans diverses revues brésiliennes. Ce n’est qu’à partir de 1961, qu’Alécio de Andrade s’intéresse à la photographie et réalise en 1964 sa première exposition au Brésil. En décembre 1964 il s’installe à Paris.
De 1966 a 1973, il est le correspondent du grand magazine brésilien Manchete. En 1970, il entre à l’agence Magnum et publie dans Elle, L’Express, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Libération, Lui, Marie-Claire, Photo, Réalités, Le Figaro, Stern, American Photographer, Fortune, Newsweek ect…
Son Leica M3 se patine au point de perdre au fil des années sa laque noire et devenir complètement couleur bronze, objectif (50mm) compris. Henri Cartier-Bresson l’apprécie et il n’est pas le seul.
« De Tarsila do Amaral, peintre qui apprend le futurisme avec Fernand Léger et prend conscience avec son compagnon le poète Oswald de Andrade de sa « brésilianité », aux réalisations architecturales d’Oscar Niemeyer au Havre et à Paris (siège du Parti communiste) en passant par les séjours prolongés d’artistes comme Cicero Dias, Lygia Clark, Sérgio Camargo, ou encore aujourd’hui Arthur Luiz Piza, Franz Krajcberg et Flavio-Shiró pour ne citer que ceux-là̀ ; du compositeur Heitor Villa-Lobos à ceux de la MPB (musica popular brasileira) comme Chico Buarque ou Caetano Veloso…, la vie parisienne latino-américaine regorge de ces passerelles entre les cultures. » écrit Christine Frérot à propos de cette exposition où l’on retrouve de nombreux portraits d’artistes, musiciens, écrivains amis du photographe.
Pendant près de 20 ans, Alécio de Andrade arpente les rues de Paris, où il réalise une importante série de clichés qui donneront lieu en 1981, à la publication d’un livre en français, espagnol, allemand et anglais, hélas épuisé « Paris ou la Vocation de l’Image », avec un texte de Julio Cortázar. En 1986, publication d’une monographie, «Enfances» , texte de Françoise Dolto, photographies d’Alécio de Andrade, Éditions du Seuil.
Il rejoint l’agence ANA créée par Anna Obolensky lorsque cette dernière quitte en 1981 la direction de l’agence Magnum, en même temps que Marc Riboud. Il restera diffusé à ANA jusqu’à sa mort. Cette petite agence, par le nombre d’employés et la taille de ses locaux, est ambitieuse en matière de qualité et réunit à sa fondation des coureurs de monde comme Jean Mounicq, Raghubir Singh, Patrick Ward, Michael Freeman et d’autres jeunes talents.
En 2003, Alécio de Andrade s’éteint à Paris dans la plus totale discrétion, et le grand silence de la presse.
Michel Puech
Voir l’exposition
Portraits de brésiliens 1964-1995
Du 2 octobre au 14 novembre 2008
Espace Frans Krajcberg Ambassade du Brésil
34, cours Albert 1er – 75008 Paris
Exposition ouverte au public du lundi au vendredi, de 10 h à 18 h
Pour aller plus loin
– Texte de Christine Frérot autour de l’exposition « Portraits brésiliens 1964-1995 », du photographe Alécio de Andrade publié par A360.org.
– Agence ANA, avec un portfolio d’Alecio de Andrade
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