La Maison Willy Brandt à Berlin a prolongé de quelques jours l’exposition « Izis, Paris der Träume » pour fêter les cent ans du photographe. Pour son 101ème anniversaire, son oeuvre pourrait être exposée en Israël…
Article publié dans La lettre de la photographie du 19 janvier 2011
Le 17 janvier 1911 à Marijampole dans la Lituanie de l’empire russe nait « Izraël Biderman » qui deviendra Israëlis Bidermanas, puis enfin Izis, nom sous lequel il sera le photographe dont l’œuvre, depuis le début du XXIème siècle, commence à être reconnue enfin à sa vraie valeur.
Exposé dès 1951 au Museum of Modern Art de New-York – malgré des livres aujourd’hui considérés comme des œuvres d’art – le travail photographique d’Izis restera longtemps dans l’immense ombre jetée sur la photographie française par la gloire d’Henri Cartier-Bresson et de Magnum. Qu’on se souvienne que Robert Doisneau, Willy Ronis et tant d’autres ont dû attendre les années 80 pour être découverts par le grand public.
Izis était évidement connu des professionnels, des amateurs avertis, mais il a fallu attendre 2010 pour que l’exposition « Paris des rêves » à l’Hôtel de Ville de la capitale française voit défiler plus de 1000 personnes par jour, pour que le grand public le découvre, ou plus exactement le redécouvre, car ses photographies – notamment celles de Chagall – sont dans la mémoire de tous les lecteurs de Paris Match.
L’exposition et le remarquable livre publié à cette occasion sont l’œuvre d’un fils obstiné à défendre le travail de son père : Manuel Bidermanas, photographe lui-même, ancien « picture editor » de l’hebdomadaire français Le Point. N’oublions pas le minutieux et passionné travail d’Armelle Canitrot, journaliste et critique photo au quotidien La Croix, co-commissaire de l’exposition e t co-auteur du livre.
« Après Paris, l’exposition est actuellement à Berlin dans deux endroits (La maison Willy Brandt -L’institut français) où elle connait également un grand succès. » précise Manuel Bidermanas. « Je suis actuellement en discussion avec l’ambassade d’Israël et celle de Lituanie pour que les photographies de mon père soient présentées en Israël… Vous imaginez que je ne laisserai à personne le soin de faire l’accrochage. »
« D’autres projets sont en discussion avec le Mexique – c’est certain -, l’Italie – peut-être – mais surtout le Japon qui pourrait être l’occasion d’éditer le livre en anglais et japonais. Les ventes de vintages ? Personnellement, je ne ferai pas de vente publique. Deux tiers des « vintages », appartenant à un membre de la famille, ont donné lieu à une vente qui a très bien marché, mais les autres font partie de mon patrimoine… J’y tiens. Mises à part quelques ventes exceptionnelles à des particuliers… je ne vends rien. Pour ce qui concerne les droits de reproduction pour l’édition et la presse, l’agence AKG fait un remarquable travail, et ils sont très sympathiques et coopératifs. »
Michel Puech
Izis, Paris des rêves par Armelle Canitrot et Manuel Bidermanas – Edition Flammarion 2010 en français
Jusqu’au 23 janvier 2011
Institut Français de Berlin
Maison de France
Kurfürstendamm 211
10719 Berlin
Links
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