Paris 9 février 1966 – 7ème sommet franco-allemand : sur le perron de l’Elysée, le Général de Gaulle et le chancelier fédéral Ludwig Erhard en compagnie de Georges Pompidou (Premier ministre) et Couve de Murville (Affaires étrangères).
Voici la première planche contact extraite du carton contenant les 736 pellicules de Gilles Caron dont nous annoncions la redécouverte il y a deux semaines. « Je suis très heureuse. C’est un quart de l’œuvre de Gilles Caron qui revit ! » s’exclame Marianne Caron. « Je revoie des photographies dont je n’avais plus trace. Il ne me restait que des publications de presse, ou tout simplement, mes souvenirs. »
« Je suis très heureuse d’avoir retrouvé pratiquement un quart de l’œuvre de Gilles Caron, C’est formidable ! » s’exclame Marianne Caron. « Je redécouvre des photographies dont je n’avais comme traces uniquement des publications de presse, ou tout simplement, mes souvenirs. »
Ce mercredi 9 mars 2011, en fin de matinée, au siège de la société Corbis France, filiale de Corbis Corporation, Stephan Biberfeld, ancien gérant de la société en liquidation judiciaire Corbis-Sygma, a restitué à Marianne Caron, veuve du célèbre photographe, accompagnée de Maître Joffre, avocat de la Fondation Gilles Caron, non seulement les 736 pellicules dont nous avions révélé l’existence dans notre édition du 21 février dernier, mais quelques autres documents, diapositives couleur et tirages d’époque.
« Tout s’est très bien passé » nous a déclaré Marianne Caron « tout était parfaitement bien rangé car le travail de recensement initié par Sébastien Dupuy (ndlr: dernier rédacteur en chef de Corbis-Sygma) avait été effectué avec soin. Il faut le souligner. On ne rencontre pas tous les jours des hommes de cette qualité. »
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« En fait, il a fallu d’abord lire toutes les fiches manuelles des archives de l’agence APIS » précise Sébastien Dupuy « Sur ces fiches, les photos de Gilles Caron étaient identifiées par le sigle CAR, écrit à la main avec différentes écritures. En même temps, au fur et à mesure que nous signions des contrats avec les photographes d’APIS (rachetée en 1973 par la naissante agence Sygma), nous avons mis de côté les négatifs de Caron. Ensuite il a fallu comparer le listing établi d’après les fiches avec les pochettes de films… Tout cela a pris beaucoup de temps et s’est étalé sur six mois à un an avec deux iconographes. Ensuite pour des raisons administratives la restitution a traîné jusqu’au dépôt de bilan de Corbis Sygma l’an passé. »
Pour la restitution, « l’accueil de Corbis a été parfait et d’une grande gentillesse, de la part de la direction. » précise Maître Joffre « Une jeune femme s’est même présentée spontanément comme ayant succédé à Stéphane Dupuy et ayant participé à la recherche des photos et supports, à l’établissement de la liste. Elle était toute émue de rencontrer Madame Caron ! De nouveaux documents, essentiellement des tirages papiers, quelques contretypes NB et diapos de photos couleur, avaient même encore été retrouvés après coup ne figurant pas sur la liste, ont été restitués. Et promesse nous a été faite que ce serait aussi le cas pour l’avenir en cas de nouvelles découvertes ! »
Stephan Biberfeld, interrogé par courriel précise : “Suivant les instructions du liquidateur judiciaire, le matériel photographique de Gilles Caron en dépôt à Sygma fut remis à la Fondation Caron le 9 mars 2011. Pour toute information complémentaire, veuillez-vous adresser au liquidateur judiciaire.”
Ce jeudi, Marianne Caron a tout juste « survolé les planches-contacts » des reportages réalisés par Gilles Caron pour l’agence APIS en 1965 et 1966. « Il y a beaucoup de portraits, beaucoup de répétitions de pièces de théâtre, de prises de vue de stars de l’époque comme Brigitte Bardot, Jane Fonda…De très beaux portraits de Juliette Gréco…Il y a aussi tout le procès Ben Barka, la famille du leader de l’opposition marocaine…Beaucoup de choses. Excusez moi de ne pouvoir vous donner plus de précisions aujourd’hui, mais j’ai tout vu rapidement, il faut maintenant faire tout un travail de nettoyage des films, de changement de pochettes et de numérisation avant de valoriser cette partie de l’œuvre. Sur les scans des contacts que je vous confie, vous verrez les différentes indexations d’Apis, puis de Sygma.»
Contrairement à ce que nous avions écrit dans notre édition du 21 février, ces archives de Gilles Caron n’étaient pas entreposées chez Locarchives à Garney en Normandie comme le reste de la collection Sygma, mais bien au siège social de Corbis Sygma et Corbis France, 62 rue de la Chaussée d’Antin à Paris.
En réalité c’est le 3 juillet 2009, lors du colloque « Gilles Caron photographe » qui s’est tenu à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organisé par l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) à Paris, que Marianne Caron a eu connaissance de l’existence de négatifs de l’époque APIS chez Corbis-Sygma, sans qu’elle sache ni le nombre, ni les sujets photographiés.
« Ensuite c’est un coup de chance que j’ai pu demander dans le délai légal, à un jour près, la restitution de ces photos à Monsieur Cardi, juge commissaire chargé du contrôle de la liquidation de la société Corbis-Sygma. » Convoquée le mardi 15 février au tribunal de commerce, la Fondation Gilles Caron était alors en mesure de produire une liste de 736 pellicules.
Le juge commissaire avait ordonné un délai de six semaines pour la restitution, mais selon Louis Bachelot, directeur de la Fondation Gilles Caron, « le bruit fait autour de cette affaire a sans doute accélérer les choses, même si les photos n’étaient pas dans un bunker comme vous l’avez écrit. »
La Fondation Gilles Caron n’espère plus que retrouver quelques pellicules et/ou tirages « égarés » ici ou là, dans quelques rédactions de magazines avec lesquelles le photographe a collaboré pour l’actualité « chaude », et l’œuvre du photographe sera complète.
Michel Puech
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http://www.fondationgillescaron.org/Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:15 pm GMT+0100 par Michel Puech
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