Depuis le 3 août dernier, David Sauveur, photographe de l’agence Vu dont le travail est bien connu des lecteurs de Mediapart est dans le coma à l’hôpital de Perpignan où le pronostic vital reste engagé.
Publié dans le Club Mediapart le 18 aout 2011
« Il était 2 h 20 du matin à Collioure, quand, à l’angle de l’avenue Pelletant et de la rue Pasteur, au bout du quai de l’Amirauté, le photographe a été violament frappé par un homme torse nu en short rouge fortement alcoolisé selon un témoin » racontent Fabrice Thomas et Jean-Marc Sibille de l’hebdomadaire départemental « Le petit journal ».
« Nous avons mené l’enquête sur place et recueilli plusieurs témoignages dont celui du veilleur de nuit d’un hôtel qui nous a déclaré que le coup avait été extrêmement violent, produisant un bruit important provoqué par le choc d’un coup de poing américain ou d’une matraque téléscopique sur le crâne du photographe. David Sauveur est tombé à terre. L’agresseur l’a fouillé et s’est emparé de l’appareil photo qu’il portait. » Un petit boitier appartenant à l’agence Vu qui lui avait été confié pour son dernier reportage en Libye.
David Sauveur avait loué un gite pour se reposer avec sa compagne, et sortait le soir comme tous les vacanciers. « A minuit, il y a beaucoup de monde à cet endroit, mais à deux heures du matin, il n’y a plus personne » remarquent les deux journalistes.
Au vu de l’agression un veilleur de nuit a appelé les pompiers qui sont arrivés sur place. « A ce moment là selon les témoins » poursuivent les reporters du « Petit journal « David Sauveur se serait relevé dans un état second et aurait réclamé son appareil photo. Mais l’agresseur est revenu sur les lieux avec deux autres hommes et le ton est monté. Deux ou trois autres coups de poing auraient alors de nouveau atteint le photographe avant que les pompiers ne puissent intervenir. Les trois hommes se sont enfuis à l’arrivée de la gendarmerie. » Les trois hommes ont été arrêtés, présentés au procureur de la République et incarcérés.
« Les médecins ne peuvent pas se prononcer. Son état est toujours extrêmement critique. Le pronostic vital est engagé. Rien ne permet pour l’instant d’espérer qu’il nous revienne », a confié mercredi 17 juillet sa mère à notre confrère du quotidien « L’indépendant ».
« C’est un fait divers sordide. On est dans le minable. C’est une boue qui me donne envie de vomir » a ajouté la maman de David Sauveur qui souhaite dans le quotidien qu’un hommage lui soit rendu au festival « Visa pour l’image ».
« C’est un horrible fait divers. » m’a déclaré au téléphone Jean-François Leroy qui vient d’arriver à Perpignan. « J’ai pris contact avec les autorités qui font leur boulot. Quant au service neurologique de l’hôpital de Montpellier, je sais qu’ils feront comme d’habitude le maximum pour le sauver, comme ils l’ont fait pour Brigitte Huard il y a deux ans. La question d’un hommage est prématurée. Que je sache, David est en vie ! »
David Sauveur est né en 1974 à Dinard en Bretagne, le photographe est basé à Paris. Il a été récompensé par le prix « Attention Talent » attribué par la FNAC en 2000. Il a reçu également le prix du Festival International « Biarritz Terre d’Images » en 2001; le Masterclass World Press Photo en 2004 et le Grand Prix du Festival International du Scoop et du Journalisme d’Angers en 2006.
Michel Puech
Mise à jour 19/08/2011: Jean-François Leroy me précise que contrairement à ce que j’ai écris hier, David Sauveur est à l’hopital de Perpignan et non de Montpellier. Par ailleurs, il m signale qu’il a projeté des images de David Sauveur au Campo Santo mais que ce dernier n’a pas été exposé à ce jour. Toutes mes excuses aux lecteurs.Dernière révision le 27 mai 2020 à 3:48 pm GMT+0100 par
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