Zmâla n’est pas une revue comme les autres. Avant d’être un objet achetable en librairie, ce fut, et l’esprit reste, un mouvement. En 2003, Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’image, ouvre une salle du Palais des congrès de Perpignan aux collectifs de photographes. La jeune photographie s’en empare.
Festival des collectifs avec Zmala dans La lettre de la photographie.
Zmâla, l’œil curieux des collectifs publié in La lettre de la photographie du 27 septembre 2011.
Quelques tables, quelques chaises, des ordinateurs, des « flyers », la salle des collectifs du festival international de photojournalisme Visa pour l’image ne désemplit pas année après année.
Il faut hélas constater que depuis 2003, le nombre des agences de presse photographiques n’a cessé de chuter, et le nombre des collectifs d’augmenter… En septembre dernier, Jean-François Leroy décidait même d’installer agences et collectifs au même endroit. Et ce fut une réussite.
A la fin du siècle dernier, le nom de collectif s’est imposé dans le monde de la photo. Pourtant, le concept est aussi vieux que la photographie elle-même. Avant de devenir des agences, nombre de regroupements de photographes ont pu être qualifiés de « collectif ». Magnum elle-même a été, un temps, une sorte de collectif. L’agence Viva, née en 1973, sur la base d’un regard commun mis en forme par des travaux « collectifs » : La famille en France, par exemple…
Simple regroupement d’amis et de photographes, associations à but non lucratif, société coopérative, société à responsabilité limitée… On trouve toutes les formes d’associations possibles dans les collectifs.
« Pour nous » confient, Carole Coen, Céline Pévrier et Eric Karsenty de la rédaction de Zmâla « ce qui compte c’est l’éditorial qui prédomine sur le commercial.»
L’idée de l’annuaire des collectifs, né à Visa pour l’image, accouche d’abord d’un catalogue baptisé « Collectifs » tiré à 2 000 exemplaires et distribué gratuitement grâce à une subvention, à quelques annonceurs, et surtout à une participation financière des différents collectifs publiés. En 2008, le projet s’essouffle, « mais nous avions conscience d’avoir entre nos mains une opportunité. »
En 2009, nait le numéro 1 de « Zmâla, l’œil curieux ». « Nous l’avons publié avec des bouts de ficelles, à l’arrache… Nous avions juste réuni les fonds pour l’impression à 2500 exemplaires. » précise l’équipe.
Cette année, comme l’an dernier, Zmâla est en vente en librairie et sur Internet. Entre temps l’équipe, le collectif qui préside aux destinées de la revue s’est structurée en une maison d’édition. Un élégant web a été ajouté à la boite à outils de cette équipe de curieux.
« Toute l’année, nous cherchons de nouveaux collectifs… Des créations récentes ou des collectifs déjà anciens mais dont nous ignorons tout. L’Afrique, l’Asie sont riches en photographes, et ils sont quasi inconnus en dehors de leur région. Les faire connaitre, valoriser leur travail, c’est notre ambition. »
Michel Puech
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