Du 3 au 9 octobre 2011, à Bayeux, se réunissent quelques uns des meilleurs reporters de toutes les disciplines (texte, photo, radio, télé). La manifestation débute véritablement avec l’hommage aux trop nombreux morts de cette profession.
Comme dans toute la France, il faisait très beau à Bayeux jusqu’à hier ! Mais la météo a changé pour se mettre au diapason de notre humeur. Mercredi matin, tout à coup il a fait froid. Aux premières heures la profession apprenait le décès de Göksin Sipahioglu.
Jeudi vers 17 heures à Bayeux, une légère pluie a arrosé la foule des journalistes, des personnalités, des lycéens et étudiants qui se pressaient au « Mémorial des reporters ».
« Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres »
Ces mots de Simone de Beauvoir inscrits à l’entrée de ce jardin du souvenir caractérisent l’esprit du lieu. C’est un jardin unique au monde et le seul mémorial en Europe, où se dressent des stèles sur lesquelles sont inscrits tous les noms des journalistes morts dans l’exercice de leur métier depuis 1944.
« Je suis surpris par toutes ces stèles, par tous ces morts… Toute cette richesse et cette désolation… » dit le docteur Shtouky Mebrouk, père de Lucas Dolega, le jeune photographe assassiné à Tunis en janvier dernier. Il est là, avec son épouse Karine Von Zambienne-Mebrouk qui, très émue, renoncera à prendre la parole.
A leurs côtés, il y a Elisabetta, la sœur de Fabio Polenghi, photoreporter indépendant italien, tué à Bangkok le mercredi 19 mai pendant l’assaut de l’armée contre les « chemises rouges ». « Fabio habitait Paris depuis plus de dix ans, et il se sentait français » précise-t-elle.
En 2010, 57 journalistes sont morts en activité contre 76 en 2009 précise Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Mais l’année 2011 s’annonce terrible puisque 52 confrères sont déjà sur la terrible liste.
Patrick Gomont, maire de Bayeux, est fier de cette annuelle cérémonie d’hommage. « Bayeux, première ville du continent à avoir été libérée en 1944 porte le reportage de guerre en elle » dit-il.
Et il est vrai que chaque année, les journalistes constatent que les institutions, mais aussi la population, attachent du prix à l’indispensable travail des correspondants de guerre.
Michel Puech
Bayeux-Calvados : capitale des correspondants de guerre par Michel Puech publié le 7 octobre 2011 in Club Mediapart
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Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:19 pm GMT+0100 par
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