Chaque année, à Bayeux, en Normandie, à quelques kilomètres des plages où sont tombés tant d’hommes pour sauver l’Europe et le monde de la barbarie nazie, la Ville de Bayeux et Reporters sans frontières (RSF) honorent les journalistes morts dans l’exercice de leur métier.
Il faisait froid ce jeudi 6 octobre quand à 17 heures une grosse centaine de journalistes, d’étudiants en journalisme et de représentants des autorités locales se sont regroupés autour de la stèle 2010/2011.
Dans ce jardin de la mémoire qui s’ouvre sur une citation de Simone de Beauvoir : « Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres » le parcours est émouvant. De 1944 à 2011 plusieurs dizaines de stèle rappellent aux visiteurs les noms célèbres ou inconnus de correspondants de guerre.
Cette année, à côté de trop nombreux journalistes arabes, Chris Hondros et Tim Hetherington sont tombés à Misrata (Lybie), il y a également celui du sud africain Anton Hammerl et celui du premier photographe tué à Tunis, à l’aube des « printemps arabes » : Lucas Dolega. Pour ne parler que des photographes, car depuis le début de l’année le macabre compteur de Reporters sans frontières affiche cinquante-deux journalistes.
N’oublions pas non plus 2010 où Fabio Polenghi, photographe indépendant a perdu la vie à Bangkok pendant la guerre des « chemises jaunes » contre les » chemises rouges ». Sa sœur Elisabetta était là pour rappeler que les circonstances de sa mort n’ont toujours pas été éclaircies.
Présent également le docteur Shtouky Mebrouk, père de Lucas Dolega, le jeune photographe assassiné à Tunis en janvier dernier par le tir tendu d’une grenade lacrymogène fruit du « savoir-faire français ».
Il est là, avec son épouse Karin Von Zabiensky-Mebrouk qui fut elle même journaliste correspondante de la presse allemande. Très ému le Docteur Shtouky Mebrouk dit avoir découvert le métier de photojournaliste à Tunis et remercie chaleureusement Patrick Gomont, maire de Bayeux et Jean-François Julliard de faire vivre la mémoire de son fils et de tous ses confrères victimes du devoir d’informer.
Michel Puech
Article publié in La lettre de la photographie du 13/10/2011
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Liens
http://www.prixbayeux.org
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Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:19 pm GMT+0100 par
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