James, de son nom complet James de Caupenne-Keogh, a obtenu le prix du jeune reporter à Lille.
Il avait déjà été nominé dans la même catégorie au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre pour sa couverture de la guerre en Libye, en particulier pour la bataille de Misrata où il est arrivé parmi les premiers journalistes
Voilà un jeune homme, de père français et de mère irlandaise, qui obtient un baccalauréat scientifique aux Pays-Bas et qui veut devenir photographe. Comme toujours, ses parents l’incitent à continuer ses études et il obtient un diplôme de mathématiques appliquées, une licence d’économie et de gestion avant de décrocher, en 2010, un master de journaliste reporter d’images à l’ESJ-Paris.
James Keogh aime l’image, « fixe ou animée avec une préférence pour la photographie » et il débute professionnellement en jonglant avec les deux. Cadreur et co-réalisateur de documentaires, il pige pour Tony Comiti Productions, BFM TV, i>Télé, Canal +, etc. « Cette année, j’ai fait des missions pour les télés sur les indignés en Espagne, les émeutes à Londres. »
En 2006, il part à ses frais, en freelance, pour son premier reportage photo de guerre au Liban.
Il ne publie aucune image, « mais c’est une expérience formidable ». Il travaille ensuite comme photographe pour un mensuel et en 2008 il réalise un reportage de longue haleine sur les traces de la guerre dans la zone rebelle du nord de la Côte d’ivoire. « Ensuite je fais une mission avec une ONG locale sur les enfants des rues d’Abobo à Abidjan. »
Octobre 2010 « Je rencontre un jeune chercheur qui fait un travail sur une milice armée au Kurdistan irakien et je fais des images mais je n’ai pas pu rester assez longtemps car la présence des journalistes est tout juste tolérée. J’aurais bien voulu continuer en Irak mais il me fallait aller à Bagdad pour obtenir les autorisations, or là-bas il faut une protection armée que je n’avais pas les moyens de me payer, ni l’agence que j’avais contactée en partant.»
« Pour Wostok press en avril 2011, je me greffe sur l’équipe d’i>télé pour aller en Libye. Mais à Benghazi on se sépare, je prends un chalutier qui amène des armes et des combattants à Misrata. Ce qui m’a donné envie d’y aller c’est qu’il y avait peu de journalistes à ce moment là. »
« Arrivé au port de Misrata, je me trouve tout à coup en zone de guerre. Ce n’est pas le Liban de 2006 où il n’y avait que des attentats, là c’est une vraie guerre. Je me suis retrouvé dans une grosse villa avec cinq confrères de France 24, de l’AFP et un autre journaliste dont je ne me souviens plus pour qui il travaillait. A Misrata, les rebelles étaient bien organisés. On sentait qu’il y avait une vraie organisation militaire, sur laquelle il était difficile de savoir quelque chose. En fait il y avait quatre zones de combat et le reste de la ville était assez calme, mis à part que les kadhafistes lançaient des missiles à l’aveuglette qui tuaient beaucoup de civils et ont tué aussi des photographes américains. »
« A Misrata, j’avais l’impression d’être utile. J’allais avec des combattants débusquer des snipers. J’ai fait mon travail alors qu’ensuite à Tripoli, il y avait beaucoup de journalistes. J’étais moins motivé. Du coup je suis allé à Syrte mais c’était pareil, donc je suis rentré. J’ai besoin de me sentir utile pour être motivé. »
« Avec Misrata, j’ai eu des parutions dans Le Monde, Le Figaro, Paris Match… Et j’ai aussi « fait » Causette, le mensuel féminin car j’avais « couvert » le show de Bernard-Henri Levy qui était à Benghazi avec son équipe de communication ! »
Michel Puech
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Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:20 pm GMT+0100 par Michel Puech
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