Le festival du journalisme européen « Scoop » consacré à la production télévisuelle et photojournalistique a mis cette année à l’honneur deux jeunes photographes, Rémi Ochlik et James Koegh, tous deux enfants d’une petite agence parisienne, Wostok press.
Le « Scoop », dirigé depuis vingt-cinq ans par un scientifique amoureux de l’information, Alain Lebouc, était né à Angers, une charmante ville française de la vallée de la Loire. Mais, l’an dernier le maire de la cité a refusé de poursuivre l’aventure, et de continuer à financer la manifestation.
Heureusement, grâce à Philippe Vasseur, un ancien journaliste devenu Président du Grand Lille qui regroupe un ensemble de villes du Nord, la manifestation est devenu le « Scoop, festival du journalisme européen » auquel s’est ralliée une belle brochette de sponsors dont le Ministère de la Culture et de la Communication et les diverses collectivités territoriales et acteurs économiques locaux.
Lire la suite dans La lettre de la photographie
La particularité de ce festival est de réunir deux jurys, l’un dit « scientifique » présidé cette année par Etienne Klein , directeur de recherche au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives), l’autre dit « société » présidé par Paul Nahon, grand reporter à la télévision publique française. Parmi les membres du jury, au milieu des femmes et hommes de télévision, on notait côté photojournalisme, Robert Pledge, président de l’agence Contact, Olivier Jobard, ancien photographe de Sipa passé à « L’œil public », Deborah Altman responsable d’agence, Patrick Weiss directeur de l’agence Visual et votre serviteur.
Le grand prix du Scoop est le prix Jean-Louis Calderon, du nom d’un jeune reporter mort le 24 décembre 1989 écrasé par un char à Bucarest alors qu’il couvrait la révolution en Roumanie pour « La Cinq », une télévision française. Cette année, c’est Sofia Amara qui a été honorée pour un documentaire de 52 minutes « Syrie, dans l’enfer de la répression » diffusé sur la chaîne Arte, le premier reportage à filmer en août les « officiers libres » syriens.
Pour le photojournalisme, c’est le jeune Rémi Ochlik qui est monté sur scène. (Lire notre portrait). Que ce soit en télévision ou en photojournalisme, on ne peut que regretter l’absence de productions anglo-saxonnes. Espérons que l’ouverture européenne donnée cette année à la manifestation permettra l’année prochaine de décerner des récompenses à d’autres productions que francophones (France, Belgique, Suisse). On ne peut qu’encourager des agences comme Noor, Polaris et autres à concourir en 2012.
Notons toutefois le Prix du documentaire remis en photo à l’italien Salvatore Esposito de l’agence Contrasto pour « Drug and micro-criminality in Scarpia ». Saluons un remarquable travail d’un ancien grand reporter de l’agence Gamma, Francis Demange, prix de l’enquête scientifique pour un sujet sur l’intelligence artificielle au service des médecins diffusé par la jeune et dynamique agence Zeppelin Network.
Une autre jeune agence, dont nous parlions vendredi dernier dans « La lettre », Bureau 233, diffuse « Crime et rédemption » de la photographe Clara Vannucci. Un sujet sur le théâtre en prison en Italie qui a obtenu le prix de l’art et de la culture.
Enfin, comment ne pas saluer Alfred Yagozabeh de l’agence Sipa press qui a reçu le prix de l’actualité pour « Révolution en Lybie ». Prix qui le consolera sûrement des deux bastonnades qu’il a subi cette année en Egypte.
Michel Puech
Links
http://www.puech.infoDernière révision le 3 mars 2024 à 7:20 pm GMT+0100 par
- Marius Bar
Les chantiers navals de « La Mecque » - 20 décembre 2024 - PSnewZ
De la liquidation de Panoramic,
à la création d’une nouvelle agence photo - 13 décembre 2024 - Affaire Bernard Faucon
La fin de l’omerta dans le milieu de la photo ? - 6 décembre 2024