Autant le Prix Jean-Louis Calderon attribué à Rémi Ochlik de l’agence IP3 a fait l’unanimité du jury du « Scoop Grand Lille », autant le travail de Bruno Pilia a fait et fait débat !
La série « De Kaboul à Vierzon » sous-titrée « Allez les vers ! » que Bruno Pilia a présentée au jury du festival du « Scoop Grand Lille » a été commencée il y a quinze ans ! Bonjour le scoop !
Elle est, comme Bruno Pilia le dit lui-même « née d’une démarche purement intellectuelle et non plasticienne. Démarche intellectuelle, j’entends par là la synthèse des coups de gueule avinés au sortir des revues de presse de comptoir, ou des délires velléitaires d’une bande de réalistes abstraits rendant virtuellement justice autour d’un plat de spaghettis enfumés. »
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Réalisé à la chambre 4×5 inches, ce travail artistique et incontestablement photographique, m’a paru en temps que membre du jury totalement hors de propos. En montant sur la scène du Casino lillois pour recevoir son « Prix spécial du jury » Bruno Pilia s’est interrogé :
« Je me demande ce que je fais là ? »
Moi aussi et je ne suis pas le seul ! Comme membre du jury – je remplaçais Alain Mingam – non seulement j’ai voté contre l’attribution de ce prix à ce travail, mais en plus à quelques unes et quelques uns nous nous sommes battus pour imposer nos vues. Malheureusement nous fûmes minoritaires. Si j’allais, un peu vite, je dirai que « ceux de la télé » l’ont emporté sur les photojournalistes. Mais ce n’est pas tout a fait exact.
Je ne sais pas si le travail de Bruno Pilia est artistiquement intéressant, je ne suis pas critique d’art. Simplement dans un festival qui porte le nom de « Scoop », qui est sous-titré « Festival européen du journalisme » ce travail n’avait pas sa place à mon sens.
Mais, aujourd’hui où les temps sont difficiles pour les reporters comme pour les artistes ou les artisans, Bruno Pilia dit honnêtement les choses : « En fait, j’ai envoyé un peu partout des dossiers car j’ai beaucoup de mal à trouver du boulot. »
L’homme est par ailleurs très sympathique. Né en 1959 à Vichy, il est photographe publicitaire à Grenoble depuis 1982. Or on sait que la photographie de publicité n’est pas au mieux de sa forme. Les photographes spécialisés résistent mal face aux stocks d’images « libre de droit » et au dumping des grandes « world companies » de la photographie.
Alors Bruno Pilia a tenté sa chance. Il a gagné un prix et un débat !
A Arles, cet été, nous avions déjà vu le « Chicken Museum » puis le « Google street art », on se demande ou vont s’arrêter les intrusions d’un art dit contemporain dans le domaine du journalisme. L’époque est à la décadence…
Michel Puech
Site officiel du « Scoop Grand Lille »Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:20 pm GMT+0100 par Michel Puech
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