C’est la « Une » de Paris Match que vous n’avez pas vue si vous habitez la France, une image très forte du photojournaliste italien Massimo Sestini diffusée par l’agence News Pictures.
Dans les kiosques français, l’hebdomadaire Paris Match a été mis en vente avec cette couverture dédiée à « la rebelle discrète », j’ai nommé Claire Chazal qui confie « Ma force, ma volonté, mes peurs » à l’hebdomadaire du Groupe Lagardère.
Je n’ai rien contre Claire Chazal qui fait son boulot ni plus, ni moins mal que les autres présentateurs de journaux télévisés mais il faut regarder « l’oreille droite » de la couverture de l’hebdomadaire pour découvrir un petit cliché « Costa Concordia, au cœur du naufrage, les photos » et découvrir l’annonce des « 16 pages spéciales…. ».
Une question se pose : pourquoi les lecteurs de Paris Match ont-ils eu droit à la très forte photographie du reporter italien Massimo Sestini et pas les lecteurs français ? Délai de bouclage du numéro ? Impératif de vente ? Les couvertures avec des femmes se vendent mieux que le « hot news » ?
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Non. « Il s’agit tout simplement du respect par l’hebdomadaire de sa parole » déclare-t-on au journal. Pour faire six pages avec « Claire Chazal danse avec le succès » et obtenir que la photographe Karine Belouaar puissent saisir des images de la star de TF1 chez elle et faisant le grand écart dans une salle de gym, l’hebdomadaire a négocié : Claire ferait la Une !
Entre-temps, le vendredi 13 janvier en début de nuit, le « Costa Concordia » accroche le « squale » un rocher de la pointe de l’île Giglio, un évènement exceptionnel. Le genre de « news » qu’affectionne le grand hebdomadaire illustré.
Rappelez-vous la guerre des Malouines. Le 2 mai 1982 le croiseur argentin « Général Belgrano » est coulé. Une mauvaise photographie détrempée et achetée à un marin fait la Une de Paris Mach. La photo est limite pourtant …
Cette fois, le naufrage du « Costa Concordia » est remarquablement photographié par Massimo Sestini. Photojournaliste basé à Florence, Massimo Sestini est habitué des prises de vue aérienne. Il va durant quatre jours chercher un hélicoptère pour aller juste au-dessus du « Costa Concordia ».
« Je voulais faire une photo pour une double page où l’on croirait au premier abord que le navire flotte, avant que l’on s’aperçoive qu’à la place du ciel, il y a de l’eau ! ».
En attendant de trouver un hélicoptère qui veuille bien l’embarquer, la Marine nationale italienne avec laquelle il a déjà fait de nombreux reportages, l’autorise à plonger sur l’épave. Il va pouvoir s’introduire dans le navire et photographier l’intérieur envahi par les flots. « Je savais que ce serait ça le scoop » confie-t-il. C’est ce qu’il fait, non sans emporter de quoi bien éclairer son sujet. Sous l’eau ou dans les airs, Massimo Sestrini est un grand professionnel.
Ses images vont faire le tour du monde avec l’assistance commerciale de Michel Chicheportiche, un ancien vendeur, puis rédacteur en chef de l’agence Sipa press devenu son représentant pour l’international depuis qu’il a créé sa propre agence, News Pictures.
Michel PuechDernière révision le 3 mars 2024 à 7:20 pm GMT+0100 par Michel Puech
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