Il fut le premier président de l’Algérie indépendante, décédé le 11 avril dernier. Il était né le jour de Noël en 1916 à Maghnia dans la maison construite par son père et son grand père, où Christian Rausch et Gérard Grizbec ont passé trois jours en famille avec lui à sa sortie de prison en 1981.
Après avoir débuté à l’Agence de Presse Libération (APL), Christian Rausch travaillait régulièrement pour Le Figaro. Un jour, à La Compagnie des Reporters, une agence que j’avais fondée au début des années 80, Christian Rausch arrive avec un camarade d’école, un certain Gérard Grizbec, professeur d’histoire et géographie et militant de l’organisation trotskiste de la IVème Internationale dont le leader était Michel Pablo, de son vrai nom Michalis N. Raptis.
« Ahmed Ben Bella était un de mes héros »
« Ahmed Ben Bella était un de mes héros » me raconte au téléphone du Bénin, Gérard Grizbec, aujourd’hui chef du service « Monde » à France 2. « Quand il a été mis en prison par Boumediene, j’ai milité avec mon organisation pour sa libération. A chaque congrès du syndicat étudiant l’UNEF, l’ambassadeur d’Algérie venait et nous, nous criions : libérez Ben Bella ! A l’époque, entre 1965 et 1969, ses conditions de détention étaient très dures. Il y a subit plusieurs simulacres d’exécution, puis le régime s’est adouci et il s’est marié avec Zohra que l’on voit sur les photos de Christian. »
« En septembre 1981, Christian et moi, nous sommes partis en bateau, pour La Compagnie des Reporters, l’interviewer à Oran, chez lui. Nous sommes restés trois jours en famille. Il avait une énormément envie de parler. En prison, il avait beaucoup réfléchi et lu le Coran. Je me souviens parfaitement de son autocritique. Il m’a dit : le parti unique, c’est le mal unique. La phrase m’est toujours restée en tête… Cette très longue interview a marqué le début de ma carrière dans le journalisme, et j’y repense souvent. Evidement, par la suite je l’ai revu de nombreuses fois, mais cette première rencontre en famille avec lui, a scellé notre relation. »
Pour la petite histoire, je dois ajouter qu’à l’époque La Compagnie des Reporters a eu le plus grand mal à vendre cette interview. Heureusement, Sylvie Languin qui s’occupait des ventes internationales avait de très bonnes relations avec le mensuel suisse Fémina qui a publié l’interview et les photos sur quatre pages…
En France, Ben Bella n’était pas en odeur de sainteté. Aujourd’hui, ces photos sont rares, car Ahmed Ben Bella est toujours représenté en costume européen.Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:21 pm GMT+0100 par la rédaction
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