Dans un communiqué publié le mardi 2 octobre 2012 à Berlin, DAPD, la deuxième agence de presse en Allemagne, annonce qu’elle a déposé le bilan de sa holding et que sept filiales devraient faire de même jeudi, après ce mercredi férié en Allemagne. La nouvelle est un coup de tonnerre !
DAPD s’est illustrée depuis trois ans par l’incroyable et affirmée détermination, avec laquelle son principal propriétaire Martin Vordenwülbecke et son associé Peter Low voulaient conquérir le marché des fils d’informations (texte, photos, vidéos) d’abord en Allemagne, puis en France avec la reprise durant l’été 2011 de l’agence photo Sipa press.
A cette époque, Martin Vorderwülbecke était très optimiste. Dans une interview, il nous déclarait : « En Allemagne, nous avons réussi à construire une véritable agence de presse complète avec 300 journalistes et 130 employés. Nous avons débuté avec un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros et nous en sommes à 30 millions » ajoutant toutefois : « Une agence de presse ne peut pas fonctionner sous la pression d’entreprises, ni sous la nécessité de faire des bénéfices. Une agence de presse ne gagne pas d’argent »
299 salariés impayés
Selon le Spiegel online, 299 salariés sur 515 du Groupe DAPD ont appris ce mardi cette dure réalité en constatant que leurs salaires de septembre n’étaient pas payés. La procédure judiciaire va leur permettre de les toucher par l’intermédiaire de l’agence pour l’emploi d’Allemagne qui devra assurer également les paies d’octobre et de novembre. Un administrateur judiciaire a été nommé. Il a jusqu’à fin novembre pour étudier sous quelle forme peut se poursuivre l’activité et trouver d’éventuels investisseurs.
Mais hier mardi 2 octobre, la plus grande confusion régnait dans les bureaux de Berlin où une assemblée générale du personnel a été convoquée au cours de laquelle Martin Vorderwülbecke a tenté d’expliquer que le dépôt de bilan permettrait un rebond du groupe… Comme à son habitude, il a incriminé la concurrence déloyale que lui ferait l’AFP en raison de « subventions de l’Etat français. »
La surprise est totale
La surprise est totale dans le monde de la presse, car Martin Vorderwülbecke a assuré à maintes reprises avoir financièrement les reins assez solides pour faire face aux différents achats (AP Allemagne, Sipa Press, Dioranews, AP France etc.)
Le site Marketwire explique pour sa part que DAPD media holding AG lui à fait part des informations suivantes : ne sont pas concernées par la procédure provisoire d’insolvabilité, 18 filiales, en particulier du secteur photo (DDP images, Picture Press, SIPA USA), mais également les sociétés Webcontent, DDP Direct, Entertainment-News. La procédure judiciaire ne concernerait actuellement exclusivement que les sociétés berlinoises de l’agence de presse DAPD.
Si sept autres filiales de DAPD doivent déposer leur bilan jeudi, dix-huit autres (18 !) seraient épargnées.
Selon Erik Monjalous, directeur général adjoint de Sipa, l’agence fondée par Göksin Sipahioglu « ne serait pas concernée ». Contacté par courriel pour une demande d’interview, Martin Vorderwülbecke répond : « Malheuresement je n’ai pas le temps. Dapd agence est en restructuration, mais continue la production. SIPA continue comme d´habitude. »
Ce bel optimisme ne semble toutefois pas de mise. On ne voit pas clairement comment les deux associés de DAPD pourraient ne plus pouvoir financer le développement de leurs activités en Allemagne, et disposer en France des moyens nécessaires à l’ambitieux programme assigné à Sipa : concurrencer l’AFP sur son propre territoire avec un fil texte, photo et vidéo.
Lorsque DAPD a officiellement « racheté » Sipa press au groupe pharmaceutique Pierre Fabre, on s’interrogeait sur le montant du chèque, pas celui payé par DAPD, mais celui fait par le Groupe Pierre Fabre pour le débarrasser de l’encombrante danseuse nommée SIPA. Les mauvaises langues croyaient assister à une nouvelle opération comme celle réalisée par Hachette Filipacchi Photos en 2001 avec Eyedea (Gamma, Rapho, Keystone)….
Aujourd’hui, la question qui se pose est Sipa est-elle un cheval de Troie, ou une somptueuse cavalerie ?4
Michel Puech
Miseà jour du 03/10/12 22h00 : Contacté par courriel pour une demande d’interview, Martin Vorderwülbecke répond : « Malheuresement je n´ai pas le temps. Dapd agence est en restructuration, mais continue la production. SIPA continue comme d´habitude. »
Mise à jour du 04/10/12 : Le site Marketwire explique pour sa part que DAPD media holding AG lui à fait part des informations suivantes : ne sont pas concernées par la procédure provisoire d’insolvabilité, 18 filiales, en particulier du secteur photo (DDP images, Picture Press, SIPA USA), mais également les sociétés Webcontent, DDP Direct, Entertainment-News. La procédure judiciaire ne concernerait actuellement exclusivement que les sociétés berlinoises de l’agence de presse DAPD.
Dernière révision le 3 mars 2024 à 7:19 pm GMT+0100 par
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