Je vous parle d’un temps où tout le monde n’avait pas un smartphone dans la poche pour « shooter » son plat du jour, son chat ou ses copains… Je vous parle d’un temps où Mr George Eastman (1854-1932) venait juste d’inventer le film argentique et le premier appareil photo populaire, le Kodak N°1. Le nom de Kodak, inventé pour être compréhensible dans toutes les langues, deviendra le nom de la compagnie.
Article publié sur L’instant Paris Match le 2 octobre 2013
Le Kodak N°1 est un appareil rudimentaire, une simple boîte en bois recouverte de cuir, mais assez léger pour être emporté partout. Son fonctionnement simplissime : tourner un bouton pour avancer la pellicule, tirer un cordon pour remonter l’obturateur et appuyer sur le bouton pour déclencher.
L’appareil n’a même pas de viseur, l’opérateur orientait simplement la boîte vers son sujet ! L’utilisateur n’avait pas non plus à se soucier de la pellicule : l’appareil était vendu chargé pour environ 100 images. Une fois la série terminée, il fallait renvoyer l’appareil chez Kodak qui se chargeait de développer et de tirer les épreuves renvoyées ensuite au client avec l’appareil rechargé pour 100 autres photos ! Les images prises avec le Kodak N°1 sont aisément identifiables par leur format circulaire d’un diamètre de 6.3 cm (2.5 inches).
« Vous appuyez sur le bouton, nous faisons le reste »
L’extrême simplicité a favorisé une large diffusion de cet appareil dont on peut dire qu’il est le premier appareil pour les amateurs.
Grâce au National Media Museum de Bradford (Angleterre) et aux technologies numériques, on peut aujourd’hui découvrir les « Instagram » de l’époque.
Prises il y a 125 ans, ces images nous dévoilent une vie quotidienne loin des clichés posés qui étaient à la mode à l’époque. Papa photographie ses filles, sa femme, son chien ou l’éléphant du zoo. On immortalise une locomotive à vapeur, un quai de gare, un pêcheur et surtout les enfants.
Ce qui étonne en regardant ces images, c’est leur modernité. Si l’on excepte la couleur et les costumes, ces photos pourraient être celles d’amis de Facebook ou de Twitter !
D’ailleurs, le prix du Kodak N°1 (465 euros d’aujourd’hui) est proche de celui d’un smartphone, sauf qu’aujourd’hui, nous n’avons pas besoin de renvoyer l’appareil à l’usine pour voir nos œuvres !
Michel Puech
Liens
- http://www.flickr.com/photos/nationalmediamuseum/sets/72157606845434332/
- http://www.nationalmediamuseum.org.uk/
Dernière révision le 26 mars 2024 à 4:59 pm GMT+0100 par Michel Puech
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