Communiqué de presse : Douze jours après le décès d’un monteur intermittent de Reims, Abdallah, JRI du bureau excentré de Bar le Duc, nous a quittés. Lui aussi a choisi de se donner la mort. Il a été placé en réanimation à l’hôpital de Verdun dans la nuit de jeudi à vendredi mais les médecins n’ont pas pu le sauver. Il est décédé samedi matin.
Abdallah était un militant syndical, longtemps élu du CE LCA et délégué du personnel de l’antenne de Lorraine. Abdallah était quelqu’un d’humainement et de professionnellement exceptionnel, d’une générosité et d’une ouverture aux autres sans pareil. L’émotion est immense à la station de Nancy où il était apprécié de tous.
Cette fois nous ne laisserons pas le silence recouvrir son geste de désespoir car son décès n’est pas qu’une affaire privée, comme certains s’emploient déjà à le faire croire.
Certes, nous ne prétendons pas savoir ce qui a conduit nos collègues à commettre l’irréparable, nous savons que les choses sont complexes, les causes souvent multiples, mais nous ne pouvons imaginer une seule seconde que ce qu’est devenue la vie dans l’entreprise n’entre pas dans les causes de ces actes désespérés.
Le plan social dévoilé le 15 octobre aurait privé le monteur de Reims d’un travail qui comptait tant pour lui et aurait contraint Abdallah, JRI d’un bureau excentré, à faire du montage alors qu’il y était radicalement opposé… Qui peut croire que ces questions-là n’étaient pas aussi présentes à leur esprit? Qui peut croire que la dégradation des conditions de travail, l’absence de considération et de respect, le traitement qu’il subissait dans son bureau excentré n’affectaient pas profondément Abdallah depuis des mois ?
Aujourd’hui, à l’ouverture de la séance de négociation du préavis du 28 novembre, la CGT demande solennellement à la direction de France télévisions d’arrêter cette effroyable machine qui ressemble de plus en plus à celle qui a causé tant de drames à France Télécom.
Violence managériale, harcèlement, restructurations sans fin, casse des métiers, inhumanité, perte de sens et d’identité: voilà ce que nous vivons depuis quatre ans. Voilà ce que certains ne peuvent plus supporter. En particulier dans le Pôle Nord Est qui se veut le meilleur élève de la classe et où la Lorraine un payé un très lourd tribut. « On souffre tellement depuis quatre ans » me confiait hier une salariée de Nancy, comme un terrible constat.
Il faut une trêve sociale à France télévisions. Et pour l’obtenir, nous ne tairons plus les suicides et les comportements suicidaires. Nous dirons la souffrance au travail, les burn-out, les arrêts maladie, les états dépressifs qui ne cessent de s’accroître. Le bilan social de France télévisions est catastrophique et il ne fait qu’empirer.
Ça suffit désormais. Stop. On arrête. Ça craque de partout à France télévisions. Il y a état d’urgence. La direction doit assumer ses immenses responsabilités.
Paris, le 25 novembre 20
CGT France télévisions
7, esplanade Henri de France ö Pièce R210/R216 ö 75907 Paris cedex 15 ö Tél. 01.56.22.88.32/20.04 ö Fax. 01.56.22.88.47/20.09 ö www.snrt-cgt-ftv.org ö ‘www.snj.cgt.fr
Dernière révision le 26 mars 2024 à 4:57 pm GMT+0100 par Michel Puech
- William Klein & François Missen
Kinshasa 1974, le combat du siècle
in Polka Magazine n°66 - 8 novembre 2024 - Micheline Pelletier
Les Açores : « Toute la beauté du monde » - 25 octobre 2024 - Micheline Pelletier
La première femme au « staff » de Gamma - 25 octobre 2024