Après la libération dimanche dernier du journaliste turc Bünyamin Aygün, deux journalistes suédois, Magnus Falkehed (Dagens Nyheter) et le photographe Niclas Hammarström (agence Kontinent, Aftonbladet), ont été également libérés. L’inquiétude demeure vive pour les autres otages.
L’offensive d’une coalition de groupes rebelles contre Da’ech, l’acronyme arabe de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) est à la fois une source d’espoir et de crainte pour les familles des otages.
Bünyamin Aygün était entré en Syrie en novembre 2013 par le poste-frontière de Cilvegözü, et c’est par là qu’il est ressorti après 40 jours de détention. A la frontière, il a déclaré à ses confrères qu’il ne s’attendait pas à être libéré si tôt, avant de faire part de son bonheur de poser le pied sur le territoire turc.
Si le photographe Bünyamin Aygün (Milliyet) a bénéficié de la situation confuse régnant dans le nord de la Syrie et de l’intervention des services de renseignements turcs, le cas des deux journalistes suédois semble différent. Ils ont été libérés à trois jours d’intervalle via le Liban.
Les deux Suédois libérés sont le photographe indépendant Niclas Hammarström, qui travaille pour l’agence photo Kontinent et le quotidien Aftonbladet, et le journaliste indépendant Magnus Falkehed, basé à Paris et écrivant principalement pour le quotidien Dagens Nyheter.
Selon une source diplomatique, les deux Suédois avaient pénétré en novembre clandestinement en Syrie à partir de Ersal, afin de faire un reportage dans la région syrienne de Qalamoun, et ils ont disparu sur le chemin du retour.
« Nous avons connu toute la gamme de la violence physique et psychologique: les coups de crosse de fusil, coups de pied, la flagellation avec des tuyaux en caoutchouc »
Le 23 novembre 2013, ils ont été arrêtés par trois hommes armés à un barrage routier entre la ville syrienne de Yabroud et la ville libanaise d’Arsal. Menottés, ils ont été emmenés dans une maison, les yeux bandés.
Dans la première maison, ils sont restés – croient-ils – une dizaine de jours. Ils avaient perdu un peu la notion du temps. Puis ils ont été déplacés à sept ou huit endroits différents.
« Il y avait plusieurs groupes armés impliqués » a indiqué Magnus Falkehed à ses confrères à Beyrouth mais, ni l’un, ni l’autre ne savent pas encore qui était derrière l’enlèvement.
« Nous avons connu toute la gamme de la violence physique et psychologique: les coups de crosse de fusil, coups de pied, la flagellation avec des tuyaux en caoutchouc, la tête enfoncée dans le sol en béton et j’ai été blessé par balle au mollet dans une tentative d’évasion » a déclaré Niclas Hammarstrom, à Beyrouth, avant de s’envoler pour Paris, puis pour la Suède où ils ont atterri jeudi 9 janvier 2014 à 16h à leur grand soulagement et à celui de leurs proches.
« Le pire » a ajouté le photographe « c’était l’incertitude. Je pensais constamment à ma famille et à la maison en Suède. »
Michel Puech
Avec Aftonbladet, Dagens Nyheter et Milliyet
Liens
http://www.kontinent.se/photographers/niclas_hammarstrom
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