Depuis le début de l’année, c’est la troisième fois que ce jeune photojournaliste séjourne en Ukraine. Il est actuellement en Crimée pour l’agence Abaca press.
Fin janvier, Rafael Yaghobzadeh est parti en même temps que Benjamin Girette et Arnaud Brunet. Arrivés à Kiev, ils retrouvent d’autres jeunes journalistes, Juliette Robert, Corentin Fohlen, Emeric Folhen, Xavier de Torres. Tous ou presque ont fait leurs premières armes en zone de conflit avec les « Printemps arabes ».
Quand, à la mi-février, la situation se durcit sérieusement sur la place Maïdan, il repart. Dans l’avion, le 19 février, il n’est pas seul. Les « seniors » sont de la partie. Il y a, outre son père Alfred Yaghobzadeh, Eric Bouvet pour Paris Match, Jérome Sessini de Magnum Photo et, beaucoup, beaucoup d’autres confrères sur la place. « 200 journalistes » dit Eric Bouvet « dont plusieurs dizaines de photographes ».
Pas simple pour les jeunes photojournalistes
de se faire une place au soleil !
Quand « l’actu » n’est pas trop loin, donc pas trop chère, ils partent tous en raclant les fonds de tiroirs. Ils voyagent et vivent à l’économie, même si dans le cas de Rafael Yaghobzadeh il a établi une collaboration avec l’agence Abaca press qui lui avance 1000 euros de frais sur ce coup, mais sans garantie de revenus évidemment.
En septembre 2013, à Perpignan, lors de Visa pour l’image, Jean-Michel Psaïla, l’un des deux dirigeants de l’agence Abaca press s’étonnait, devant moi, mais à l’intention « des jeunes » qu’ils ne viennent rien lui demander.
Quand la situation a dégénéré en République Centrafricaine, Jean-Michel Psaïla a pensé à Rafael Yaghobzadeh. Rien ne s’est fait pour Bangui, mais il a commencé à diffuser du news pour l’agence « en espérant qu’avec leur carnet d’adresses et les abonnements souscrits par les magazines » il aurait plus de publications.
Les publications, Rafael Yaghobzadeh sait ce que c’est. Il a fait sa première photo et sa première publication dans le Nouvel Observateur à l’âge de 9 ans ! Comme tous les enfants qui font le même métier que leur père, le jeune Yaghodzabeh a dû se faire un prénom. Incontestablement c’est plus qu’en bonne voie.
« Il a un œil » dit de lui Jean-Michel Psaïla. « J’ai commencé la photographie en 2002, lors de la manifestation du 1er mai qui visait Le Pen. C’est mon père qui m’a offert son vieux Canon F-1 et qui m’a appris le b.a.ba. Mais disons que j’ai véritablement commencé ce métier en 2011 avec les révolutions arabes. »
« L’avantage d’être le fils de, c’est que tu connais déjà un bon paquet de monde et que tu as eu une bonne éducation photographique. L’inconvénient c’est que tu te dis que tu dois être bon, très bon… »
De retour de Kiev le 25 février dernier, Rafael Yaghobzadeh « couvre » la Fashion Week à Paris. Changement de décor !
A peine, les tapis rouges ont-il été roulés qu’il s’envole de nouveau le 10 mars pour Istanbul en espérant voler vers la Crimée mais les autorités ont bloqué tous les vols autres que ceux d’Aéroflot. Ce n’est que le mercredi 12 mars 2014 qu’il arrive à Simferopol.
Michel Puech
Web.site personnel : www.rafael-yaghobzadeh.com
Web d’Abaca press : http://www.abacapress.com/
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Dernière révision le 21 août 2024 à 11:58 am GMT+0100 par Michel Puech
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