Un communiqué de presse du SNJ-CGT et de la FILPAC CGT de La Marseillaise.
Marseille, le 16 mars 2015
Appel au gouvernement
En redressement judiciaire depuis le 24 novembre 2014, le journal la Marseillaise – L’Hérault du Jour
couvrant six départements et employant 208 salariés est menacé de liquidation.
L’administrateur judiciaire, Me Avazéri, a obtenu ce matin le renvoi de l’audience au lundi 23
mars 2015 : aucun des deux candidats-repreneurs, la SAS les Editions des Fédérés et la SAS Les
Nouvelles Editions Marseillaises, n’a obtenu de prêt bancaire.
A l’heure actuelle, la SAS les Editions des Fédérés présente objectivement le projet le plus
abouti en matière de structure financière et de projet d’entreprise. Néanmoins, le nombre de postes
repris, 118, reste nettement insuffisant et nous négocions toujours son augmentation.
Cette offre a reçu la garantie de l’Etat via la Caisse des dépôts et consignations et Banque
publique d’investissement à hauteur de 70% pour un prêt de 2 millions d’euros.
Pour que notre entreprise, notre journal vive, pour que son redémarrage et son développement
soient assurés, il faut des moyens financiers. Face à cette situation de grande urgence où le titre
risque tout simplement de disparaître, les organisations syndicales SNJ-CGT et Filpac-CGT du
journal la Marseillaise – L’Hérault du Jour lancent un appel au gouvernement afin qu’il lève les
freins à l’engagement des établissements bancaires dont les risques sont pourtant largement
minimisés.
L’administrateur judiciaire a initié avec le Commissaire au redressement productif Paca des
tours de table dont nous espérons une issue positive.
Cependant, pour nous, le suspens n’a que trop duré : on ne joue pas avec une entreprise de
presse dont la disparition serait un coup direct porté à la démocratie et au mouvement social.
Nous n’accepterons pas non plus que le Tribunal de Commerce de Marseille statue sans la
prise en compte de notre rôle majeur en terme de pluralisme de la presse dans les régions Paca et
Languedoc-Roussillon. La question de notre sauvegarde est avant tout politique. Nous croyons
plus que jamais en notre avenir car le journal la Marseillaise – L’Hérault du Jour est en capacité de
répondre à l’exigence citoyenne exprimée notamment début janvier 2015 pour la liberté de la presse
après la barbarie dont ont été victimes nos confrères de Charlie Hebdo auxquels nous rendons
hommage.
C’est notre vocation de quotidien régional engagé, rebelle et exigeant en matière
d’information que de défendre la liberté d’expression d’autant plus que nous l’incarnons. Notre
existence constituant la preuve d’une démocratie véritable et pas intentionnelle.
Fidèles à son caractère Résistant que les générations de salariés portent depuis 70 ans, nous allons tout
entreprendre pour redonner à notre quotidien régional engagé, que la crise de la presse impacte plus
que d’autres journaux, ses lettres de noblesse : une information exigeante, pluraliste à gauche, un
journal citoyen, ouvert, donc ancré pleinement dans le 21e siècle et la proximité territoriale, résolu à
porter haut et fort les couleurs de la nécessaire transformation sociale de la société.
On ne peut pas, selon nous, en appeler à la sauvegarde du pluralisme de la presse, au droit à
l’information, à la liberté de la presse sans passage aux actes. L’Etat a manifesté son intention, nous
demandons maintenant son intervention en urgence.
Nous remercions les citoyens, nos confrères journalistes, les salariés et syndicalistes en lutte,
les représentants de la société civile et les élus politiques dans leur diversité de nous rappeler, et vous
en êtes un témoignage ardent aujourd’hui, que chaque mot que nous écrivons révèle des soutiens avec
lesquels nous allons gagner cette bataille. Nous avons besoin de vous pour amplifier la mobilisation et
véritablement réveiller les consciences sur cet enjeu majeur que représente la sauvegarde et la
pérennité de LA MARSEILLAISE – L’HERAULT DU JOUR.
Le SNJ-CGT et la Filpac-CGT de la Marseillaise – L’Hérault du JourDernière révision le 18 décembre 2021 à 3:38 pm GMT+0100 par