Lundi 12 décembre 2016, s’ouvre devant la Cour d’Assises de Perpignan le procès de la sauvage agression dont a été victime le 3 août 2011, David Sauveur, photographe de l’agence VU. Mais il manque un accusé à l’appel.
« Il était 2 h 20 du matin à Collioure, quand, à l’angle de l’avenue Pelletant et de la rue Pasteur, au bout du quai de l’Amirauté, le photographe a été violemment frappé par un homme torse nu en short rouge fortement alcoolisé selon un témoin » racontent Fabrice Thomas et Jean-Marc Sibille de l’hebdomadaire départemental « Le petit journal » Lire notre article du 18 août 2011.
Nous étions en août 2011, peu de temps avant l’ouverture à Perpignan du festival international de photojournalisme « Visa pour l’image », où convergent des professionnels du monde entier. David y était attendu. David Sauveur est loin d’être un inconnu pour les festivaliers.
On peut même dire qu’à 37 ans David Sauveur était dans l’œil des éditeurs de photo de presse. Ses reportages étaient très appréciés. Mediapart l’a accueilli dans le cadre de MediaVu en partenariat avec son agence.
Cet été- là, il revient tout juste de « couvrir » en Libye, « la révolte d’un peuple ». « Photojournaliste habitué aux chaos de l’histoire, j’ai fait le choix de donner une image des hommes qui doivent apprendre à vivre dans la guerre par nécessité, ému par la volonté d’un peuple uni face à la terreur, par la foi et le courage de ceux qui choisissent la liberté » a-t-il écrit pour le site de son agence.
A Collioure en vacances, par une belle nuit d’été catalan la promenade nocturne du photographe de retour du front se termine par une rencontre avec la pure sauvagerie, de celle qui fait des voleurs, des assassins.
« Une vingtaine de mètres plus loin, rue de la République, entre le café Sola et le parking, l’agresseur au short rouge réapparait accompagné de deux comparses. Le ton monte entre la victime et les trois individus, les pompiers se sont interposés plutôt mollement, un des trois individus, pas celui au short rouge, assène alors deux ou trois coups de poing au visage du photographe, je l’ai vu tomber, comme une masse, il était inconscient avant de toucher le sol. Je suis ressorti de l’hôtel. Les trois individus se sont enfui. » a déclaré un témoin de la scène.
Il manque un accusé à la barre
La semaine prochaine, du 12 au 16 décembre 2016, les jurés de la Cour d’Assises de Perpignan vont avoir devant eux, deux des trois accusés car le dénommé Johan Beaune, né le 15 avril 1979, est introuvable malgré un mandat d’arrêt en date du 21 octobre dernier.
Introuvable un homme qui a, sur son casier judiciaire un palmarès de 27 condamnations pour vol, violence, etc.
Parmi les autres accusés, Samuel Massio, né le 10 avril 1988, âgé de dix ans de moins que Johan Beaune, affiche néanmoins le même palmarès sur son casier : 27 condamnations !
Seul le troisième comparse Nicolas Gourabian, né le 12 août 1989 présente un casier judiciaire vierge.
« David est très lourdement handicapé, et il le restera. » confie sa mère, Thérèse Lecoq, au téléphone « Il ne peut pas parler. C’est la totale ! » avant d’ajouter « Mais il est extrêmement étonnant, il est zen… Il est lourdement handicapé mais il n’est pas une personne difficile à accompagner ».
Le procès ? « David sera présent. Il a réalisé il y a quinze jours… Mais il veut être présent pour que les gens se rendent compte. » ajoute sa maman qui est « vraiment perturbée par la disparition d’un des accusés…La police ne sait pas où il est ! » dit-elle.
« Mon souci ? Que l’épreuve ne soit pas trop dure pour David et sa famille » confie Maître Cussac, avocate des parties civiles.
Les trois accusés sont poursuivis pour « vol avec violence ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente » et agrémenté par la Police de « fourniture d’identité imaginaire ».
Une pratique que doit poursuivre en cavale le dénommé Yohan Beaune.
Michel Puech
Dernière révision le 8 octobre 2024 à 1:26 pm GMT+0100 par
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