A l’œil a envoyé une série de trois questions à des patrons d’agences de presse photo pour connaître la situation face à cette « guerre » mondiale et sanitaire. Aujourd’hui, la réponse de Jean-Michel Psaïla d’Abaca Press.
Après ce courriel, dans une conversation téléphonique, Jean-Michel Psaïla précise que cela fait une semaine qu’il a contracté le virus ainsi que son épouse. « Ça va, pour le moment pas de complications médicales » précise-t-il. Il est inquiet pour ses photographes et refuse de leur faire des ordres de mission : « C’est une énorme responsabilité, et puis, une fois qu’on a fait, des hôpitaux, des gens masqués, et des morgues, il n’y a plus rien à photographier, tout est arrêté ! » conclut-il.
1/ Est-ce que des collaborateurs de votre agence sont malades et/ou absents (combien par rapport à l’effectif) ?
Les collaborateurs non, mais moi oui. Mais j’ai une équipe formidable qui gère l’agence par télétravail au quotidien. Tout le personnel jongle entre le risque sanitaire, les gardes d’enfants et leur passion d’informer.
2/ Quelles consignes et équipements ont été donnés à vos photographes sur le terrain ? Et ont-ils rencontré des difficultés avec les forces de l’ordre ?
Consignes de prudence totale avec aucune obligation de sortir. Ils choisissent et certains continuent à « couvrir » l’actu comme notre photographe Eliot Blondet qui est aujourd’hui avec l’armée à Mulhouse.
3/ Craignez-vous que cette pandémie vous conduise à revoir vos projets ou même à fermer votre agence ? Quels incidences sur votre chiffre d’affaire ?
L’incidence sur le chiffre d’affaire est énorme, certainement entre 50 et 70% de chute en avril/mai mais l’équipe d’ABACA fait de gros efforts et le gouvernement nous aidera certainement à ne pas fermer.
Nous restons solidaires dans cette bataille et sortirons encore plus fort. Fuck le Virus !
Propos recueillis par courriel le 22 mars 2020
MP