A l’œil a envoyé une série de trois questions à des patrons d’agences de presse photo pour connaître la situation face à cette « guerre » mondiale et sanitaire. Aujourd’hui, la réponse de Paul Marneff de l’agence belge Isopix.
Le 20 janvier 1984, Isopress a été créée par Bernadette Lepers, Jean Hanssens qui a quitté la société fin 1995 pour devenir responsable du service photo du quotidien Le Soir. En 1992 avec l’acquisition de Nadia Sénépart Press Agency, l’agence s’est modernisée et a acquis un serveur d’images. Le nom de l’agence a été changé en Isopress Sénépart et ensuite en ISOPIX en juillet 2004.
En mars 2013 ISOPIX et son co-gérant Paul Marnef participent à un groupe de professionnels de la photo de presse qui ont repris l’agence de presse française Sipa Press.
1/ Est-ce que des collaborateurs de votre agence sont malades et/ou absents ?
C’est une immense satisfaction pour moi de savoir que personne parmi nos collaborateurs n’est malade.
Avant que les mesures de confinement ne soient prises en Belgique, nous avons essayé de sensibiliser nos collaborateurs et mis en place des mesures de télétravail. Cette pandémie touche cependant des proches, comme la compagne d’un collègue ou des membres de nos familles et nous avons une pensée particulière pour qu’ils se rétablissent tous rapidement.
Sur le plan économique nous avons été malheureusement contraints de mettre plusieurs collaborateurs en chômage pour force majeure. Je relève à cet égard que les dispositions légales en Belgique ont été très simplifiées tant pour les travailleurs que pour les employeurs. Un différence notoire (avec la France) à signaler est que l’Etat prend directement en charge les indemnités de chômage et que les entreprises en Belgique n’ont pas à avancer l’argent.
En dehors le fait que nous certains travailleurs de l’entreprise ont été placés en chômage pour force majeure, nous regrettons profondément le fait de ne plus être en mesure de confier des job « à la pige » aux nombreux photographes indépendants qui nous font confiance et collaborent avec nous sur nos activités corporate. Et que ces photographes connaissent malheureusement la double peine : la baisse brutale de leur chiffre d’affaire mais aussi d’être moins aidé par l’Etat que les travailleurs salariés.
2/ Quelles consignes et équipements ont été donnés à vos photographes sur le terrain ?
Prudence, prudence, prudence et encore prudence. La sécurité est pour nous essentielle.
A côté de cela nous avons essayé de sensibiliser certaines autres agences belges pour l’organisation de pools et limiter la présence de photographes sur un même lieu. Pas de difficultés particulières ou exceptionnelles avec les forces de l’ordre.
3/ Craignez-vous que cette pandémie vous conduise à revoir vos projets ?
Il est trop tôt pour affirmer que nous devrons revoir certains projets. On peut cependant dire que : le monde ne sera plus pareil après et que la reprise sera lente (en espérant qu’elle ne soit pas trop lente).
En attendant la reprise il nous faudra faire « le gros dos ».
L’incidence sur le chiffre d’affaire est réelle. Toutes les activités « corporate » se sont arrêtées pratiquement du jour au lendemain. Et il est probable que les activités éditoriales connaissent une certaine baisse.
Propos recueillis par courriel le 4 avril 2020
MP
Photo: Daïna LE LARDIC / Isopix