A l’œil a envoyé une série de trois questions à des agences de presse, a des agences photographiques et à des collectifs de photographe pour connaître la situation face à cette guerre mondiale et sanitaire. Aujourd’hui, la réponse de Frédérique Founès directrice et co-gérantes de l’agence photographique Signatures.
Depuis plus de dix ans, Signatures est la « maison de photographes », « un lieu d’échanges où les auteurs sont accompagnés pour monter leurs projets. Leurs archives sont disponibles sur www.signatures-photographies.com, un site au service de tous les utilisateurs d’images. »
Signatures diffuse une cinquantaine de photographes et, c’est à noter, est dirigé par deux femmes, chose rare dans ce métier. Signatures 70 rue Jean-Pierre Timbaud 75011 PARIS.
1/ Est-ce que des collaborateurs de votre agence sont malades et/ou absents (combien par rapport à l’effectif)?
L’équipe télétravaille et gère la diffusion de la production quotidienne des photographes. Depuis le début de la crise sanitaire, la plupart d’entre eux se sont fédérés autour du projet de l’agence « Le nouveau monde, vivre à l’heure du Coronavirus par les photographes de Signatures ». Ils documentent la rupture de normalité historique engendrée par l’épidémie et nos vies déjà transformées à jamais. Deux d’entre eux ont contracté une forme bénigne du Coronavirus, ils sont en rémission.
2/ Quelles consignes et équipements ont été donnés à vos photographes sur le terrain ? Et ont-ils rencontré des difficultés avec les forces de l’ordre ou les autorités ?
Nous réitérons les consignes de sécurité que les photographes ont intégré dans leur pratique. Nous insistons sur le fait que chacun doit rester fidèle à son écriture. Les photographes habitués au terrain se concentrent sur des situations de reportage en extérieur. Ils sont munis d’une attestation de l’agence et parfois en possession d’une carte de presse, tous portent des masques. Les contrôles sont réguliers, mais n’entravent pas leur travail. Ceux qui pratiquent une photographie documentaire ou de studio travaillent sur des « journaux du confinement », majoritairement chez eux ou dans des périmètres qui leur sont familiers.
3/ Craignez-vous que cette pandémie vous conduise à revoir vos projets ? Quels incidences sur votre chiffre d’affaire ?
Nous avons déjà revu nos projets pour nous consacrer aux conséquences de la pandémie. La majorité de nos commandes, tous secteurs confondus et manifestations culturelles, dont une exposition de Laurent Monlaü sur le thème de la forêt programmée sur le toit de la Grande arche de la Défense, sont décalées, pas annulées. Les archives utilisées par nos clients concernent majoritairement le Covid-19. Pour l’instant, il est difficile de chiffrer précisément notre perte de chiffre d’affaires, elle sera conséquente et met déjà notre économie fragile en danger.
Propos recueillis par courriel le 4 avril 2020
MP