A l’œil a envoyé une série de trois questions à des photographes pour connaître la situation face à cette guerre mondiale et sanitaire. Aujourd’hui, les réponses de Yan Morvan.
On ne présente plus Yan Morvan. Depuis bientôt cinquante ans, il sévit dans les plus grands magazines du monde, encombre nos bibliothèques avec des livres tous plus incroyables les uns que les autres. Je pense à son magnifique « Champs de batailles » (Éditions Photosynthèses 2015), mais également à « Gangs Story » (La Manufacture de livres, 2012) ou à « Liban, chroniques de guerre 1982-1985 » (Ed. Photosynthèses, 2018) sans oublier ses souvenirs du Bangkok interlope « BKK » (Noeve Édition 2019) qui lui a valu sous le titre : « Ma bite et mon boîtier : la fin d’un mythe viriliste », la plus hilarante critique de l’année.
1/ Votre santé est-elle affectée par le virus ? Depuis quand êtes-vous confiné(e) et dans quelles conditions ?
Je reprendrai le mot fameux de Kassovitz dans « La Haine » : « Jusqu’ici tout va bien »
2/ Avez-vous cessé de travailler sur le terrain, sinon comment vous protégez-vous ? Si vous ne travaillez plus en extérieur que faites-vous ?
Je travaille dehors et dedans, il n’est pas question de s’arrêter, surtout maintenant ! Je reviens du Mali où j’étais en opération avec la Légion étrangère et je travaille à Paris sur le confinement chez les riches.
3/ Quelles sont pour vous les conséquences financières ? Quelles relations avec vos clients ? Et pensez-vous bénéficier d’aides financières ?
Je peux tenir encore un mois, après on verra… Il y a des gens en plus grande difficulté et, nous les photographes, restons humbles. Nous sommes des privilégiés.
Propos recueillis par courriel le 5 avril 2020
MP