Difficile d’admettre la disparition de Francis Apesteguy annoncée par ses deux filles Justine et Amélie. Son engagement, son écriture photographique parlent en sa faveur et laissons aux historiens la tâche de l’appréhender.
Francis s’est également révélé un ardent défenseur de notre improbable métier.
Je me souviens de son admiration pour Serge Gautier qui patiemment avait guidé ses premiers pas dans l’action à la fois syndicale (Snj-Cgt) et associative (Anjrpc).
Je me souviens de son sens de la stratégie et quelques coups d’éclat comme la première grève des photographes qu’il a fomentée à Monaco sous les yeux éberlués du Prince Rainier.
Je me souviens qu’il a initié une réunion, sensée être secrète, rue Cartier-Bresson à Pantin, où pour la première fois les staffs des agences Gamma, Sygma et Sipa se retrouvaient pour constater en quoi leur protection sociale était mise en péril par leurs employeurs.
Il s’ensuivit lors de Visa pour l’Image à Perpignan la diffusion d’un tract titré : « Des photographes surexposés ».
La fin de son histoire avec Gamma est connue, le tournant de la mort accidentelle de la princesse de Galles fit le reste et conduisit Francis vers d’autres horizons plus apaisés.
Il aimait tant les animaux et la nature. Mais, par-dessus tout, il aimait photographier librement les gens connus ou anonymes, les amoureux.
Fidèle et infatigable redresseur de torts, il dut parfois ferrailler pour encore, et toujours, faire valoir nos droits et tenter de réparer nombre d’injustices comme lors des procès Marie-Laure de Decker/François Lochon ou son « Manifeste de l’indignation » sans oublier son combat pour les archives de Sylvain Julienne.
Francis ne supportait pas les pleutres.
Christian Ducasse (1er février 2022)Dernière révision le 8 octobre 2024 à 6:42 pm GMT+0100 par