En 1973, le bruit a circulé que la dépouille de Philippe Pétain avait été exhumée pour être enterrée à Verdun. Je venais, comme Francis Apesteguy, d’entrer à l’agence Sipa Press et Göksin Sipahioglu, le fondateur de l’agence, nous demande d’aller voir à Verdun ce qui se passait.
Jeunes photographes, nous n’avions que des scooters ou des motos pour nous déplacer. Göksin nous donne les clefs de sa Mustang rouge, la même que Bullitt, et nous voilà partis à Verdun.
C’était l’hiver et il faisait froid. Francis et moi étions amusés de conduire la Mustang mais arrivés à Verdun : rien ! Que du brouillard et aucune trace de Pétain dans l’Ossuaire. Notre reportage tombait à l’eau. On a eu beau chercher, rien… Dépités, on a décidé de rentrer à Paris et on a roulé à tombeau ouvert. A l’époque, pas de radars sur les routes.
Nous sommes arrivés vers la Porte de la Villette et avons pris le boulevard des Maréchaux. A la sortie d’un tunnel le moteur a fait un énorme bruit : tac, tac, tac puis plus rien. On avait coulé les bielles. Mustang en panne…
Sipahioglu nous en a voulu et, nous a menacés de retenir les réparations sur nos piges, mais on gagnait si peu à l’époque qu’on aurait mis 30 ans à payer.
Voilà ce que j’ai rapporté de ce reportage à Verdun : une photo de Francis Apesteguy et la Mustang de Goksin.
Michel Giniès (Février 2022)
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Dernière révision le 8 octobre 2024 à 6:42 pm GMT+0100 par
- Pas de Pétain à Verdun et la Mustang sans bielle - 4 février 2022