Ils n’étaient pas tous là, loin s’en faut, tant il est exact que le photojournaliste Francis Apesteguy était connu dans le monde entier de la Presse ; mais ils étaient nombreux ce mardi 8 février 2022 au crématorium des Mureaux (Yveline). On lira ci-dessous le mot posté sur Facebook par sa fille Justine. On verra les émouvantes photographies de Peter Turnley, mais pour l’ouverture, j’ai choisi cet instantané iconoclaste de Mohamed Lounes où Thomas Haley, ancien confrère de Sipa Press, se précipite pour ne par rater le départ de Francis… Elle aurait amusé Apes, je le crois. Un dernier mot pour m’étonner du silence de la Presse. Mis à part Actu.fr, Phototrend, Le Quotidien des Arts… Rien dans Paris Match ni dans les quotidiens nationnaux ! L’AFP répond a la famille le lendeamain de la cérémonie qu’il aurait fallu prévenir plus tôt ! Heureusement, l’hebdomadaire des familles royales et du gotha Point de Vue, image du monde sauve la presse écrite de la honte. M.P.
« Hier, nous avons dit adieu à Papa »
Une journée pleine d’émotions. Plus de 120 personnes présentes dans un crématorium bondé pour lui rendre un dernier hommage.
Des témoignages très touchants et plein d’élégance peignant le portrait d’un ami facétieux, d’un pote loyal et d’un camarade combatif.
Alors que la cérémonie touchait à sa fin, tous ses amis photographes ont entouré le cercueil, puis formant une haie d’honneur, ont commencé à applaudir. Les larmes coulaient sur mes joues et mes mains ont suivi le mouvement, et Papa est parti sous un tonnerre d’applaudissements. C’était magnifique. Ciao l’artiste.
Après cela, ce fut le tournis des anecdotes souvent très drôles, des présentations à des inconnus qui nous avaient pourtant souvent vues petites dans les couloirs de Gamma, et surtout des remerciements, nombreux, pour les combats de Papa qui ont porté leurs fruits. « Aujourd’hui, j’ai une retraite grâce à Francis », cette phrase nous a été répétée une quinzaine de fois. Bravo Papa.
Ce matin, je suis épuisée mais apaisée.
Avoir compris et accepté l’idée que Papa était un homme tourmenté et un père absent, mais était un grand photographe et un sacré bonhomme qui méritait un bel hommage… Ne pas s’être laissées Amélie et moi gagner par la rancœur qu’auraient pu nous laisser ses absences, s’être donné du mal pour faire de ce dernier hommage un moment de recueillement mais aussi de convivialité et de mise en valeur de son travail, me laisse grandie et sans regret.
Merci à Sylvie, à JB, à Alain, à Nathalie et à Marc pour vos témoignages poétiques, émouvants et si sincères.
Merci à Alexis Duclos pour ses mots d’une justesse absolue et la petite imitation glissée sournoisement au milieu qui m’a arraché un éclat de rire.
Merci à Christian Paris de me laisser le souvenir d’un Papa Cyrano, d’un homme qui disait « Non merci », dédaignant d’être le lierre parasite.
Dire « Au revoir Papa » n’était pas chose facile.
Tous ensemble, nous l’avons fait avec dignité et panache.
Justine Apestegu