En quittant Paris j’ai recommencé à faire de la photo. J’ai arpenté Budapest à pied et redécouvert le plaisir de photographier sans contraintes et sans pressions. Sur les conseils de quelques ami(e)s qui ont suivi ma nouvelle démarche photographique, j’ai sélectionné trente photos en couleurs pour monter une exposition qui se tiendra à la Galerie Médicis à Paris du 23 février au 1er mars 2022, puis normalement à Budapest.
Je suis né le 16 avril 1957 à Paris, Belleville. Tout gamin, j’ai été très marqué par le livre de photos Belleville Ménilmontant de Willy Ronis et Pierre Mac Orlan qui était en bonne place dans la bibliothèque de mes parents. J’ai dû le feuilleter des centaines de fois. Il reste pour moi une référence.
J’ai commencé à faire des photos à mon adolescence. Ma première photo date de 1973 au lycée Paul Valéry à Paris. C’était le début de l’agitation lycéenne contre la loi Debré. Avec un Minox, j’ai photographié le proviseur du lycée arrachant les affiches que nous avions accrochées sur les grilles du lycée. Je l’ai portée à l’agence Fotolib et, à ma grande surprise, elle a été publiée dans Libération (signée Fotolib) qui venait d’être créée quelques mois auparavant.
En 1976, je me suis inscrit en licence de cinéma à la faculté de Vincennes. Dans le même temps, j’ai commencé à être photographe pigiste pour le journal municipal de Fontenay-sous-Bois et pour différents journaux d’extrême gauche (Rouge, Révolution, Politique Hebdo …). Je suivais beaucoup toute l’actualité sociale et politique. A cette époque, j’ai fait aussi de nombreux séjours en Italie où j’ai suivi de près « les années de plomb ».
En 1977, je suis entré au service photo du Matin de Paris. J’ai obtenu ma carte de presse (n°39365) cette même année. En 1980, je suis parti à Lille en tant que photographe du Matin du Nord, une édition régionale du Matin de Paris. J’y suis resté deux ans à couvrir l’actualité sociale et politique, notamment le déclin et la fin de la sidérurgie, du textile, des mines. De ces deux ans de reportages, j’ai publié un livre L’année où la France a retrouvé le Nord » (Ed. Westoock). Membre de l’Association des Journalistes de l’Information Sociale (AJIS), j’ai pu photographier le travail des ouvriers dans de nombreuses usines à travers l’Europe.
En 1982, après la fermeture du Matin du Nord, j’ai décidé d’arrêter la photo professionnelle. Je ne voulais pas redevenir pigiste et vivre dans la précarité financière.
J’ai alors suivi une formation de secrétaire de rédaction au CPJ et j’ai été embauché à Télé 7 jours dirigé, à l’époque, par Etienne Mougeotte. Le soir, je faisais des remplacements au secrétariat de rédaction de Libération où j’ai été embauché en 1985 en tant que secrétaire de rédaction, puis chef d’édition. J’en ai démissionné en 1988 pour travailler dans différents journaux télé en tant que rédacteur et je me suis spécialisé dans l’économie des médias.
Je suis retourné à Libération en 1992 en tant que chef-adjoint du service médias. En 1995, j’ai profité d’un plan-départ et je suis parti voyager pendant un an. En 1997, j’ai recommencé à travailler en qualité de rédacteur pigiste pour différents journaux dont Le Monde, au supplément radio-télé et à France Football où j’ai tenu la chronique télévision pendant deux ans.
En 2000, j’ai été embauché au quotidien Le Monde où j’ai travaillé aux services télé, politique et économie pendant 18 ans. J’ai pris ma retraite le 1er janvier 2018 et me suis installé à Budapest avec ma femme qui est hongroise. Cette même année, j’ai été élu à la Commission de la carte de presse jusqu’en 2021.
En quittant Le Monde, je voulais aussi profiter de la vie après avoir été grièvement blessé le 13 novembre 2015 lors de l’attaque terroriste au Bataclan. De mon appartement, j’ai filmé les spectateurs fuyant sous les balles des terroristes par les sorties de secours. Une vidéo qui a fait le tour du monde. En 2020, j’ai co-réalisé un documentaire 22h01 avec mon collègue du Monde Mustapha Kessous sur cette nuit du 13 novembre qui a été diffusé sur France 3 et TV5 Monde.
Daniel Psenny
Exposition à la Galerie Médicis
5 rue de Medicis Paris 5ème arrondissment
du 23 février au5 1er mars 2022
Le journal francophone de Budapest en parle
Dernière révision le 8 octobre 2024 à 6:43 pm GMT+0100 par
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