Dimanche 6 mars, Patrick Chauvel témoignait depuis Kiev, sur France 2 au journal de 20h, de l’impérative nécessité « d’être présent sur le terrain ».
Depuis plus de trente ans de conflits couverts à travers le monde – sans jamais d’excès dans une compassion trop évidente, Patrick, figure de référence du « reporter de guerre », de manière toujours spontanée s’est toujours posé la vraie question qui taraude consœurs et confrères
« A quoi ça sert de faire des photos, est-ce que cela change les choses ?? Je n’en sais rien, je n’ai toujours pas la réponse dit-il, avec la franchise qui le caractérise.
La seule certitude – chevillée à son corps –plusieurs fois meurtri, est « qu’il y a beaucoup d’armées, de gouvernements qui nous empêchent de travailler, cela veut dire qu’on sert à quelque chose »
Tout est dit avec une lucidité et une humilité toujours aussi évidentes que l’obstination du terrain avec laquelle , il ne se cache jamais derrière les clichés qu’il déteste avec un humour et une autodérision jamais défaillants *.
« On ne travaille pas pour la presse mais pour l’Histoire avec grand H – prend-t-il soin de souligner « pour que les gens soient responsables de leurs actes et qu’on ne puisse plus entendre « on ne savait pas ».
Patrick Chauvel tient à ajouter « C’est un conflit compliqué, qui fait peur, qui rappelle la seconde guerre mondiale, avec des images en noir et blanc comme en 44-45 ».
Un rappel plus que salutaire qui honore un photojournalisme indispensable dans sa raison d’être : « Je vais continuer à faire mon métier, on y croit pour faire bouger les choses ».
Depuis le Vietnam de ses débuts jusqu’à l’Ukraine d’aujourd’hui, l’entêtement légendaire de Patrick Chauvel a toujours fait de ses images la guerre à ….la guerre de l’indifférence. Pour nous maintenir en état de vigilance et dans l’impérative solidarité face à ce nouveau conflit invisible en Russie mais omniprésent à la face du monde.
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