Comme tous les ans, la programmation est de haute tenue et, cette année, a pour thème l’engagement. Tout d’abord l’engagement de celles et ceux qui portent cette manifestation depuis maintenant dix ans et l’engagement des photographes qui portent sur le monde leurs regards en écho aux bouleversements qu’il connait. A voir, jusqu’au 22 mai 2022 à Corbeil-Essones.
A tout seigneur tout honneur, tout d’abord William Klein que l’on ne présente plus, exposé dans plusieurs lieux de la ville. On peut y voir des images iconiques issues de ses grandes séries New York, Rome ou Tokyo ou d’autres moins connues mais reflet d’une œuvre majeure et foisonnante.
Autre point fort, Guillaume Herbaut, retour sur ses travaux réalisés depuis vingt ans en Ukraine qui nous éclairent sur la guerre actuelle qui s’y déroule. La visite se poursuit avec Darcy Padilla et son observation au long court de la vie tragique de Julie qu’elle a suivie pendant dix-huit ans, Anne Rearick qui témoigne de la vie dans un township en Afrique du Sud, John Trotter qui depuis dix ans photographie le désastre écologique que connait le fleuve Colorado aux États-Unis et au Mexique. Plus près de nous, Hervé Lequeux retrace le parcours de jeunes marocains depuis Tétouan jusqu’au quartier de Barbès à Paris en quête d’un ailleurs meilleur, Anthony Micallef raconte la détresse des habitants délogés après l’effondrement de deux immeubles à Marseille et les clôtures de barbelés et autres dispositifs à Calais aux conséquences désastreuses à la fois pour les migrants et les habitants par Paloma Laudet.
En résonance avec les précédents, les images d’Édouard Elias et son reportage qu’il a réalisé à bord de l’Aquarius, navire affrété pour venir en aide aux migrants en Méditerranée, et la rétrospective des vingt ans du collectif lyonnais ITEM. C’est la relation amoureuse qui était le fil conducteur du travail en résidence de Sandra Mehl qui, avec élégance et pudeur, restitue les jeux de séduction et l’intime des jeunes de la ville. Pour conclure, dans un registre bien différent, Rip Hopkins restitue également son travail effectué en immersion à Corbeil.
Comme toujours avec cet auteur, beaucoup d’humour dans une série où il se met systématiquement en scène avec des citoyens de la ville dans des compositions tirées au cordeau.