Ce prix est l’une des compétitions les plus prestigieuses dans le monde et veut récompenser le meilleur du photojournalisme et de la photographie documentaire. Pour les chiffres, 64 823 photographies et projets ont été soumis au concours par 4 066 photographes venant de 130 pays différents.
Cette année, les principaux lauréats sont les suivants :
Photo de l’année
L’École Résidentielle de Kamloops par Amber Bracken pour The New York Times.
L’image couronnée représente des robes rouges accrochées à des croix le long d’une route qui commémorent les enfants décédés au pensionnat indien de Kamloops, une institution créée pour assimiler les enfants autochtones, après la détection de pas moins de 215 tombes non marquées à Kamloops, Colombie-Britannique, 19 juin 2021.
Série de l’année
Sauver les Forêts grâce au Feu de Matthew Abbott / Panos Pictures pour National Geographic.
Les Australiens autochtones brûlent stratégiquement les terres en recourant à une technique de brûlage contrôlé connue sous le nom de « cool burning » (brûlages froids), grâce à laquelle les feux se déplacent lentement, ne brûlent que le sous-bois et éliminent l’accumulation de combustible qui pourrait alimenter des brasiers plus importants. Le peuple Nawarddeken de la Terre d’Arnhem occidentale, en Australie, pratique les brûlages contrôlés depuis des dizaines de milliers d’années et considère le feu comme un instrument de gestion de leur territoire de 1,39 million d’hectares. Les gardes forestiers de Warddeken associent les connaissances traditionnelles et les technologies contemporaines pour prévenir les feux de forêt, diminuant ainsi la quantité émise de CO2 à l’origine du réchauffement climatique.
Prix du projet à long terme
Dystopie Amazonienne de Lalo de Almeida / Panos Pictures pour Folha de São Paulo.
La forêt amazonienne est particulièrement menacée car la déforestation, l’exploitation minière, le développement des infrastructures et l’exploitation des ressources naturelles prennent de l’ampleur sous l’impulsion des politiques régressives en matière d’environnement du président Jair Bolsonaro. Depuis 2019, la dévastation de l’Amazonie brésilienne se poursuit au rythme le plus rapide depuis une décennie. L’exploitation de l’Amazonie a non seulement des effets dévastateurs sur l’écosystème de la région, dont la biodiversité est extraordinaire, mais elle a également un certain nombre d’impacts sociaux, notamment sur les communautés autochtones qui doivent faire face à une dégradation importante de leur environnement et de leur mode de vie.
Prix format libre
Le Sang est une Semence d’Isadora Romero
« Le Sang est une Semence » (La Sangre Es Una Semilla) observe la disparition des semences, les migrations forcées, la colonisation et la perte des connaissances ancestrales. Il s’agit d’une vidéo composée de photographies numériques et argentiques, dont certaines ont été prises avec des pellicules 35 mm périmées sur lesquelles le père d’Isadora Romero a ensuite dessiné. Lors d’un voyage dans leur village ancestral d’Une, à Cundinamarca, en Colombie, Romero explore des souvenirs oubliés de la terre et des cultures, et apprend que son grand-père et son arrière-grand-mère étaient des « gardiens des semences » qui cultivaient plusieurs variétés de pommes de terre, dont deux seulement sont facilement trouvables aujourd’hui.
A cela s’ajoute des prix régionaux parmi lesquels ont été récompensés : Rijasolo / Riva Press (Afrique, projet à long terme), Amanuel Sileshi / AFP (Afrique, mention honorable), Fatima Shbair / Getty Images (Asie, photo unique), Senthil Kumara (Asie, projet à long terme), Konstantinos Tsakalidis / Bloomberg News (Europe, photo unique), Guillaume Hérbaut (Europe, projet à long terme), Yael Martínez / Magnum Photos (Amériques du Nord et Centrale, format libre), Vladimir Encina (Amérique du Sud, photo unique) et Charinthorn Rachurutchata (Asie du Sud-Est et Océanie, format libre).
Gilles Courtinat
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Les sites des principaux lauréats
https://www.matthewabbott.com.au/
Dernière révision le 8 octobre 2024 à 6:45 pm GMT+0100 par
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