Ce sont sept portraits comme on en retrouve parfois sur les tombes d’êtres chers disparus, souvenirs sublimés dont on a effacé les rides et les défauts comme pour figer dans le temps une image « acceptable » du disparu.
La chinoise Yuan Yanwu a fait un travail de réappropriation de sa propre image à partir de photos de l’album familial retrouvées chez sa grand-mère de Shanghai et chez ses parents. Le titre de sa série « Autoportraits de jeunesse (part 1) » est trompeur puisque ce n’est pas elle qui a pris les photos. Elle a extrait de ce matériel son visage alors qu’elle avait entre 2 et 16 ans dans une sorte de recréation sublimée d’elle-même.
Utilisant un logiciel de traitement d’image, elle a retouché, redessiné et coloré couche après couche, jusqu’à disparition de l’image mère excluant l’environnement et les autres personnages. Le résultat est un ensemble de chromos un peu kitch, qui mêle gaité des couleurs et gravité des expressions, marqué par un questionnement tout à la fois sur l’identité, la mémoire, le temps, la réalité et la fiction.
Gilles Courtinat
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Dernière révision le 9 octobre 2024 à 9:42 am GMT+0100 par
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