Le bureau de paris de la société américaine Magnum Photos inc est considéré comme une agence de presse française depuis sa création, il figure dans la liste établie en 1962 [1]. Nous retraçons quelques unes des péripéties de ce bureau, comme contribution à l’histoire de Magnum.
L’historienne Clara Bouveresse [2] à laquelle on doit l’histoire la plus complète, à ce jour, sur l’agence Magnum Photos titre le premier chapitre de son ouvrage : « Histoire d’un mythe ». On ne peut pas mieux résumer le parcours de cette agence qui débute avec cinq aventuriers embrassant la profession de reporter photographe de presse et se poursuit au XXIème siècle avec plus d’une centaine de photographes, des artistes, cotés sur le marché de l’art. Pour la genèse de la naissance de l’agence, on se reportera à l’ouvrage de Clara Bouveresse.
Les statuts de la société Magnum Photos Inc. sont déposés le 22 mai 1947 à New York avec sept actionnaires : Robert Capa [3], Henri Cartier-Bresson [4], Chim [5], George Rodger [6], William Vandivert [7], Rita Vandivert et Maria Eisner [8]. Contrairement aux idées reçues, et à la légende soigneusement entretenue par les héritiers, l’agence de presse Magnum Photos est à sa création une société américaine au statut classique, incorporel, où les associés n’ont pas le même nombre de parts ; donc, sans rapport avec le principe fondateur des coopératives ouvrières de production : un homme, une voix. Maria Eisner qui a déposé les statuts aux Etats-Unis est chargée de créer un bureau à Paris. Mais, dès 1949, Maria Eisner revient s’installer à New York avec son mari et y dirige le siège social américain.
Inge Morath [9] arrive à Paris le 14 juillet 1949 et se rend au bureau parisien de l’agence.
« Les gens qui travaillaient dans le bureau de Magnum étaient d’âges et de spécialités différents, mais tous très enthousiastes. Monsieur Ringart[10], Georges Ninaud [11] et Madame Presle, qui s’occupaient du classement, de l’administration et de la comptabilité, étaient les plus âgés.[12]»
L’ancien appartement de Maria Eisner, 125, rue du Faubourg-St-Honoré, devient le bureau de la Magnum Photos. La filiale française ne sera enregistrée au tribunal de commerce que le 9 septembre 1957. Et là encore, il s’agit d’une société classique, une SARL [13] dont son premier gérant Georges Ninaud déclare en 1957 détenir 10% du capital [14], le reste étant la possession de la société américaine. En 1980, sur une copie des statuts, les associés sont encore la société américaine Magnum Photos Inc. (180 parts), le laboratoire Pictorial Service (2 parts), Henri Cartier-Bresson (3 parts) et Marc Riboud (15 parts)[15].
En 1952, à Paris, Magnum Photos « n’assure aucun reportage d’actualité, sauf commande spéciale. Elle concentre son activité principale sur des reportages d’intérêt général (genre reportages magazines). Son activité presse en France est très réduite. Magnum Photos travaille avec l’Angleterre, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande et les Etats-Unis. Son chiffre d’affaires approximatif sur la France est de 350 000 Francs (8 758 €/2020) » .
Le 26 février 1952, Henri Brzoska qui rend visite à Magnum Photos pour enquêter sur la demande d’adhésion de l’agence au Syndicat national des agences de presse (SNAP) constate que le bureau est constitué « d’une grande entrée, d’un corridor, d’une grande salle de rédaction servant d’archives, d’un bureau administratif, d’une salle servant de remise pour le matériel. En outre un laboratoire est à la disposition de l’agence 17 rue de la Comète à Paris[16]». En fait, cette adresse est le siège social de la filiale française. Le rapport précise que l’agence emploie : « une secrétaire-rédactrice (demande de carte professionnelle en cours), une rédactrice traductrice (demande de carte professionnelle en cours), une rédactrice pigiste (américaine), un cycliste et des photographes, tous journalistes professionnels, travaillant à la pige et qui sont susceptibles de devenir actionnaires dans l’affaire.[17]»
On peut confronter cette vision, disons administrative, à celle de John G. Morris, nommé par Capa rédacteur en chef international de l’agence, qui découvre le bureau à la mi-mai 1953 :
« je jetais finalement un coup d’œil au bureau de Magnum, un trois pièces comportant un salon, une chambre à coucher, une cuisine et une salle de bains dans laquelle la baignoire disparaissait sous les rayonnages. Le salon, dont les fenêtres donnaient sur la rue et l’église Saint-Philippe du Roule, était tapissé de boîtes en carton remplies de tirages et d’albums de planches-contact, du sol au plafond. Une grande table divisait la pièce en deux, il y avait un sofa pour la réception à côté de la porte. Il régnait là une vague ambiance de conspiration sauf lorsqu’un des téléphones déchirait l’air avec son insupportable bruit de casserole. Parmi les occupants rémunérés, quatre seulement, selon les apparences, avaient le privilège d’un vrai bureau. En plus de Margot Shore [18], il s’agissait de ceux qui faisaient marcher les affaires, Susie Marquis [19], une cousine hongroise de Capa, qui traitait avec les magazines, M. Ringart [20], beau-frère du violoniste russe David Oïstrakh, qui démarchait les éditeurs parisiens, et la comptable, l’imposante Madame Presle, chargée de recueillir l’argent, de le compter et de s’occuper des relevés de comptes des photographes. Elle était aussi l’incorruptible gardienne des « liquidités au noir ». Michèle Vignes [21], une intelligente jeune fille de bonne famille qui fit en définitive une brillante carrière de photographe à San Francisco, venait d’être embauchée pour maintenir l’ordre. Il y avait aussi un coursier, qui traînait dans la cuisine, et Georges Ninaud, le gérant, charmant mais le plus souvent éméché. Il était légalement responsable du bureau, en conséquence de quoi, on l’encourageait à y être aussi rarement que possible ! Le problème essentiel de ce bureau résidait dans le fait qu’il n’y avait aucun endroit pour s’asseoir. Encore moins pour un visiteur. Cela rendait les choses difficiles pour la population fluctuante des photographes, et même pour les clients. Les photographes se réfugiaient souvent, parfois pour la nuit et en bonne compagnie, dans la pièce du fond, déjà occupée par la lessive, les bagages et des boîtes d’emballage. Rien n’aurait été possible sans le bistrot en bas dans la rue, la véritable salle de conférences aux sièges aussi souples que démocratiques, pas de loyer à payer, en dehors du prix des consommations, et l’on pouvait s’y attarder des heures avec un café crème, une bière ou un citron pressé. [22]»
Quelques années plus tard, Georges Ninaud, qui entre temps a quitté Magnum, cherche à résoudre un différend qui l’oppose au Trésor Public sur l’imposition de ses indemnités de licenciement. Il argumente[23] :
« En 1951, prenant pour associé un groupe de reporters photographes internationaux déjà réunis en agence coopérative de presse sous le nom de Magnum Photos Inc. dont le siège est à New York, j’ai fondé, en SARL l’agence de presse française Magnum Photos dont le siège social se trouve 17 rue de la Comète, Paris 15ème arrondissement et les services rédactionnels 125 Faubourg Saint-Honoré, Paris VIII, mes associés ayant 90% des parts de ladite société et moi-même 10% …/… Je suis directeur-gérant d’agence de presse depuis 1946, titulaire, à ce titre, depuis cette époque, de la carte professionnelle des journalistes et dûment accrédité auprès des services de la Presse Etrangère, de la Présidence du Conseil. »
D’après les chiffres que Georges Ninaud fournit, son salaire à Magnum Photos aurait été de 75 000 Francs (1 626 €/2020).
Lorsque John G. Morris arrive à Paris en 1953, il a déjà fait un constat catastrophique de la situation financière de la société Magnum Photos Inc. :
« Les revenus de Magnum ne représentaient qu’un pourcentage normalement de 30 à 40 % des factures correspondant aux commandes et aux reportages faits sur une base spéculative. Pour les photos d’archives, la répartition était généralement moitié-moitié. Plus la part prise par Magnum était faible, mieux c’était de l’avis des photographes. Aussi leur semblait-il dans leur intérêt de minimiser les frais administratifs, ainsi que les effectifs, et d’obtenir que leurs propres frais fussent déduits à la base, c’est-à-dire de la facture globale, avant que Magnum prenne sa commission. Ces débours englobaient parfois ceux d’une petite amie ayant fait office de documentaliste. Nous manquions toujours désespérément de fonds et il semblait impossible d’accumuler du capital. Le plus souvent, il fallait un miracle pour payer tout le monde. Si deux photographes exigeaient d’importantes avances en même temps sur leur crédit, c’était la catastrophe ! [24]»
A Paris, la situation n’est guère plus brillante. Les tarifs de reproduction des photographies sont très bas aux Etats-Unis, comme en Europe. LIFE paie 150 $ la page noir et blanc et 300 la couleur pour un tirage de 5 millions d’exemplaires ! Les magazines qui passent des commandes aux photographes, veulent garder les négatifs ! Les photographes doivent se battre pour faire respecter leur travail. John G. Morris, mise sur une plus grande diffusion des reportages et entreprend une tournée des agents partenaires de Magnum dans les capitales européennes. A Milan, John retrouve Chim.
« Nous rendîmes d’abord visite à Arnoldo Mondadori, responsable de la maison d’édition qui publiait l’hebdomadaire illustré Epoca. Mondadori, qui considérait comme le monsieur Luce [25] italien, révérait LIFE, ce qui valait à Magnum de nombreuses reventes. Chim et moi déjeunâmes ensuite avec Vincenzo Carrese [26], notre nouvel agent italien, le précédent ayant pris la fuite avec le contenu de la caisse ! …/… De retour à la maison, la réalité reprit rapidement le pas. J’avais pris quelques contacts importants lors de ma tournée européenne, mais il était de plus en plus manifeste à mes yeux que notre minuscule équipe transatlantique ne pouvait en aucun cas couvrir les divers besoins de tant de photographes – plus de vingt si l’on prenait en compte les associés – bien que ce terme ne fût pas encore employé. J’en informais Capa, même si c’était évident, et reçus en retour une réponse cassante : nous sommes absolument opposés à tout agrandissement de nos locaux, ou de nos budgets, pour le moment. »
Heureusement, les années cinquante et soixante sont celles de l’essor de l’industrie et des services.
« La concurrence entre les entreprises les pousse à mettre en scène l’image qu’elles offrent au public, de l’uniforme des employés à l’architecture des locaux, en passant par les cartes de visite, le logo, le magazine interne. Les studios de design graphique prennent leur essor, et certains se spécialisent dans la création de ces identités visuelles ou images de marques ; le corporate se distingue progressivement de l’advertising (la publicité). Magnum opère sur ces deux terrains : les photographes participent à des campagnes publicitaires (communication externe), mais ils répondent aussi à des commandes appelées corporate (Communication interne). Leurs photographies illustrent alors des campagnes de recrutement, des journaux d’entreprise, des brochures, des rapports annuels diffusés auprès des actionnaires, des expositions, des diaporamas …/…Dès 1952, Robert Capa estime que la publicité est un marché prometteur pour Magnum. » Et, « Erich Hartmann travaille pour Glass dès 1953, et Elliott Erwitt participe à une campagne de publicité d’Ogilvy and Mather. En 1957, le Bankers Trust Co., engagera Henri Cartier-Bresson et Inge …/… À la fin des années 1950, le tarif journalier des commandes oscille entre 100 et 300 dollars. [27] »
Aux Etats-Unis, contrairement à la France, rien n’interdit à une agence de presse de travailler pour la publicité. C’est pourquoi, il semble vraisemblable que de nombreux travaux commandés par des entreprises est été facturés à New York plutôt qu’à Paris. De même, alors que le Parti Communiste Français (PCF) est une force importante en France, le statut auto-proclamé de « coopérative » est beaucoup plus mis en avant dans cette France d’après-guerre qu’aux Etats-Unis. Durant les trente glorieuses, il est de bon ton d’être classé « à gauche ». Henri Cartier-Bresson, qui vouvoyait son industriel de père et a été élevé par des nurses anglaises et irlandaises, ne manquait jamais dans ses interviews de se situer bien à gauche de l’échiquier politique.
Alors que la situation financière de Magnum semble à s’améliorer, le 16 mai 1954 Werner Bischof, l’un des premiers photographes à rejoindre Magnum, meurt dans un accident de la route. Et, comble de malheur, le 25 mai 1954 Robert Capa saute sur une mine en Indochine.
Michel Puech ( à suivre)
Tous nos articles concernant Magnum Photos
Notes
- [1] Agrément de la CPPAP depuis 1962
- [2] Histoire de l’agence Magnum L’art d’être photographe de Clara Bouveresse – Editions Flammarion 2017 pp. 11-12.
- [3] Robert Capa, pseudonyme d’Endre Ernő Friedmann (Hongrie, Budapest 22 octobre 1913 – Indochine, 25 mai 1954), photographe naturalisé américain.
- [4] Henri Cartier-Bresson (France, Chanteloup-en-Brie, 22 août 1908 – France – Montjustin, 3 août 2004), photographe français, titulaire de la carte de presse n°3112 jusqu’en 1997.
- [5] Chim, pseudonyme de David Seymour (Pologne, Varsovie, 20 novembre 1911 – Egypte, El Qantara, 10 novembre 1956), photographe naturalisé américain.
- [6] George Rodger, (Grande-Bretagne, Hale, 19 mars 1908 – Grande-Bretagne, Smarden 24 juillet 1995), photographe britannique.
- [7] William Vandivert dit Bill (Etats-Unis, Illinois, Evanston, 16 août 1912 – 1er décembre 1989), photographe américain.
- [8] Maria Eisner Lehfeldt (Italie, Milan, 8 février 1909 – Etats-Unis, New York, 8 mars 1991) est une photographe américaine. Elle étudie en Allemagne et en 1933 fuit les nazis et crée à Paris l’agence Alliance-Photo avant de devenir la première directrice de Magnum Photos.
- [9] Ingeborg Hermine Morath (Autriche, Graz, 27 mai 1923 – USA, New York 30 janvier 2002), est une photojournaliste américaine.
- [10] Noah Ringart (Empire de Russie, Lodz, 18 octobre 1898 – France, Palaiseau 28 novembre 1970) est un photographe qui a travaillé à Berlin à l’agence Dephot comme archiviste où il a rencontré Endre Friedmann (Capa). Il arrive à Paris en 1933 et Capa l’engage à Magnum où il va travailler de 1947 à 1967. Henri Cartier- Bresson disait que sans Ringart, on ne retrouvait rien à Magnum.
- [11] Georges Ninaud, a servi de prête-nom pour l’enregistrement administratif de la société Magnum France. Magnum avait besoin d’un citoyen de nationalité française. « Il a fait quelques visites dans les bureaux de Magnum Paris mais n’était pas actif dans la gestion de l’agence. Un homme gentil » d’après Russel Melcher. « Il était propriétaire d’archives photos d’Asie, mais n’était pas propriétaire des droits. » Il fut gérant de la société, titulaire de la carte de presse n°3 817 jusqu’en 1966. Archives CCIJP
- [12] Inge Morath (Autriche, Graz, 27 mai 1923 -Etats-Unis, New York, 30 janvier 2002) in Meeting Magnum » (1981) repris dans l’édition française de Paris Magnum Photographies 1935-1981, le catalogue (Aperture) de l’exposition du Musée du Luxembourg page 7
- [13] La société française Magnum Photos est une SARL au capital de 50 000 Francs en 1980, enregistrée sous le numéro n°572 141 091 au registre du commerce de Paris
- [14] Georges Ninaud au Directeur des Contributions Directes 2ème Direction 40 rue du Louvre Paris 1er arrondissement, lettre du 29 janvier 1957. Archives FFAP
- [15] Copie des statuts du 27 mai 1980 par le Tribunal de commerce de Paris.
- [16] Compte-rendu de la visite d’Henri Brzoska pour l’adhésion de Magnum au SNAP. Archives FFAP
- [17] Compte rendu de la visite d’Henri Brzoska pour l’adhésion de Magnum au SNAP. Archives FFAP
- [18] Margot Hampton Shore, épouse d’Arthur Fisher, (née aux Etats-Unis, Californie, Hanford, ? – décédée Etats-Unis, San Francisco, 12 septembre 1972), journaliste américaine, elle a été chercheuse et l’assistante d’Edward Steichen, correspondante du magazine Life à San Francisco de 1945 à 1949. En 1951, quand Maria Eisner quitte définitivement Magnum Photos, Robert Capa la recrute pour la remplacer au bureau de Paris. Elle retournera en Californie et fera une carrière d’auteur indépendante.
- [19] Susie Marquis, née Fischer, cousine de Robert Capa et épouse du photographe Jean Marquis.
- [20] Noah Ringart (Empire de Russie, Lodz, 18 octobre 1898 – France, Palaiseau 28 novembre 1970) est un photographe qui a travaillé à Berlin à l’agence Dephot comme archiviste où il a rencontré Endre Friedmann (Capa). Il arrive à Paris en 1933 et Capa l’engage à Magnum où il va travailler de 1947 à 1967. Henri Cartier- Bresson disait que sans Ringart, on ne retrouvait rien à Magnum.
- [21] Michelle Vignes (1928-2012) est une photographe française qui a été picture-editor à Magnum Photos de 1953 à 1967.
- [22] Des hommes d’images, une vie de photojournalisme de John G. Morris – Editions de La Martinière 1999 p. 179
- [23] Georges Ninaud à Mr le Directeur des Contributions Directes 2ème Direction 40 rue du Louvre Paris 1er arrondissement, lettre du 29 janvier 1957. Archives FFAP
- [24] Des hommes d’images, une vie de photojournalisme de John G. Morris – Editions de La Martinière 1999
- [25] Henry Robinson Luce, (Chine, Penglai, 3 avril 1898 – USA, Arizona, Phoenix, 28 février 1967) est un patron de presse américain. Il a été le cofondateur de Time (1923) et a notamment créé : Fortune (1930à, Life (1936), House & Home (1952à, et Sports Illustrated (1954).
- [26] Vincenzo Carrese (Italie, Castellammare di Stabia 20 mars 1910 – Milan 18 octobre 1981), fondateur le 1er décembre 1937 de l’agence de presse Publifoto à Milan. Les archives de la Publifoto ont été vendues en 1997 à l’agence Olympia puis en 2015, achetées par Intesa Sanpaolo.
- [27] Histoire de l’agence Magnum L’art d’être photographe de Clara Bouveresse – Editions Flammarion 2017 p.114
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