A l’occasion de la sortie du livre « Septembre au Chili, 1971/1973 », la Galerie du Château d’eau expose jusqu’à la fin de l’année, les photographies du Chili de Raymond Depardon et David Burnett. Visite de presse commentée par Christian Caujolle.
Il fait très chaud à Toulouse, mais la Galerie du Château d’eau est fraiche à souhait, sombre également pour mieux distinguer les photographies, ce qui ne fait pas le bonheur des déficients visuels comme moi. Mais, un jour les musées et les galeries découvriront les LED pour les cheminements.
Christian Caujolle, nous accueille en compagnie de Magali Blénet, directrice du lieu.
« Il y a 50 ans … » murmure Christian Caujolle comme dans un songe éveillé « Mais, il me semblait important de faire cette exposition pour rappeler un événement historique. Et je tiens à préciser dans le contexte actuel que, quand on parle de coup d’État, on ne peut pas confondre ce qui se passe depuis des semaines en Afrique et le coup d’État de Pinochet au Chili. Ce n’est pas la même époque, ce n’est pas les mêmes démarches, ce n’est pas le même continent. Hélas, en Amérique latine, Il y a une très forte tradition de coups d’État militaire. Ce n’était pas le cas en Afrique où les coups d’État sont aussi des éclos de la situation post-coloniale. Cette exposition est en deux temps ; elle ne parle pas seulement des événements, elle veut également parler de photographie.
« Un an après la victoire de l’Union populaire, Raymond Depardon est allé photographier le Chili sous la présidence d’Allende. Il fait ce reportage avec Robert Pledge qui a réussi à obtenir un très long entretien avec Salvador Allende qui a permis à Raymond de faire des photos d’Allende avec son chien chez lui. Mais Raymond n’a pas passé beaucoup de temps à Santiago. »
« Il s’est concentré sur la paysannerie. C’est l’époque des occupations de terre et de la réforme agraire. Il dit à quel point ça lui a rappelé son enfance, son adolescence dans la ferme du Garet. D’un point de vue photographique, ce qui m’intéressait, c’était de montrer plusieurs étapes de la photographie au fil du temps. Pour la première fois, vous pouvez voir au mur des vintage qui sont des tirages sur papier faits par l’agence de presse Gamma. Ces tirages étaient envoyés aux agences étrangères, aux journaux et aux magazines. Raymond a passé beaucoup de temps à récupérer dans les archives des journaux ces tirages d’époque. Certains sont d’ailleurs de très bons tirages, mais pas tous. C’est un état de la photographie à un moment donné. Vous pouvez voir une photo, la photo la plus célèbre de cette série, le paysan avec le chapeau. Cette photo, vous allez la voir en vintage et en impression numérique faite à Toulouse il y a deux semaines. Donc, cette exposition c’est aussi une réflexion sur l’évolution, l’interprétation des images dans le temps. »
« Il y a des tirages qui datent de tous les anniversaires… C’est-à-dire de 1983, anniversaire des premiers 10 ans, puis 1993, 2003, etc. Le principe a été d’encadrer en chêne clair avec Marie-Louise les tirages vintage ou anciens et d’encadrer en noir les tirages contemporains pour les différencier. Vous avez côte à côte la même image dans plusieurs états de tirage. »
« Depardon, Burnett ce sont deux façons de pratiquer le photojournalisme. Raymond Depardon, à ce moment-là, va faire un travail en destination de la presse, mais c’est davantage une enquête magazine. En tout cas, ça fait plus de travail sur les paysans. David Burnett, c’est le « hot news », l’actualité avec les énormes difficultés de réussir des choses absolument extraordinaires comme de rentrer au stade national où la Junte a parqué des gens raflés à la maison, ou photographier les obsèques de Pablo Neruda et finir son reportage avec la photo de la tombe anonyme de Salvador Allende.. »
« Vous verrez aussi la revue de presse des publications. Pour Raymond, nous avons mis deux des parutions de l’époque. Pour David, on montre des parutions de l’époque et des parutions plus tardives, des couvertures de livres. Et pour les deux, on commence par ce numéro Chili publié par Gamma en 1973. Ce sont les parutions de l’époque, pas des reproductions. »
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Exposition
« Septembre au Chili, 1971/1973 »
1 place Laganne – 31300 Toulouse
Tel : +33 5 34 24 52 35
Du 11/09/2023 au 07/01/2024 de 18:00 à 18:00
Le livre
« Septembre au Chili, 1971/1973 »
124 photographies N&B
Couverture cartonnée, 19,5 x 27 cm – 192 pages
Livre édité par Robert Pledge ; textes de Sonja Martinson Uppman, Alejandra Matus, Robert Pledge, Luis Poirot – Prix 49€
ISBN : 978-2-36511-370-0Dernière révision le 22 décembre 2024 à 1:17 pm GMT+0100 par la rédaction
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