L'oeil écoute

Lettre ouverte à Sylvain Tesson

Cher Sylvain Tesson,

Je tiens à vous dire à quel point je suis consterné par la pétition s’opposant à votre parrainage du prochain Printemps des poètes, sous prétexte que vous êtes « réactionnaire ».

Face à un tel niveau d’intolérance, il ne reste plus qu’à chercher des mots pour la dénoncer.

Votre père, « pessimiste joyeux » selon une expression de Luc Ferry, les auraient trouvés avec sa jubilation légendaire…

Je dois tout à votre père qui m’a donné ma chance en m’ouvrant les portes de Combat. J’avais à peine 22 ans. Je me souviens de ce jour où, dans son bureau, devant quelques membres présents de la rédaction, il nous avait annoncé votre naissance.

« Il s’appelle Sylvain » et à mi-voix, pour sourire, quelqu’un avait murmuré :

« Sylvain est tiré… ». Je ne sais plus si votre père    l’avait entendu. Moi, si.

Tiré, tirage… Il ne restait plus qu’à imprimer vos mots. Votre écriture, cher Sylvain Tesson, est à la mesure de la beauté du monde. Merci d’être là, pour nous sauver des hommes où ils vont, loin des auteurs sans talent de pétitions minables.

Maurice Achard, (aveugle qui ne l’a pas toujours été)

PS : j’étais présent aux obsèques de votre père. Vous m’avez approché mais je n’ai pas compris que vous étiez là, ma compagne Isabelle parvenant mal à maîtriser ma dévastation intérieure en ces circonstances.

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 Dernière révision le 1 février 2024 à 6;06 par la rédaction

Maurice Achard
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