Paysage du Doubs que Jean-Claude Vernier avait accroché » cdans son appartement – Collection de la famille
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Jean-Claude Vernier, étudiant – collection de la famille
« D’où l’on venait, à mi-chemin de cette ligne d’aventure et des plateaux, il y avait la ferme.
Pour la découvrir, il fallait venir des plateaux, être passé par l’étendue Où la montagne s’est lassée des sommets, des à-pics, de l’âpreté des reliefs tourmentés, où elle se laisse prendre peu à peu au calme des collines, au sommeil engourdi des plaines. De loin, on voyait le toit, gardant l’aspect
d’un toit de ferme. La pente du chemin dévoilait lentement deux pans dont l’angle était celui des mains dans la prière. Non pas l’angle des doigts quand les paumes se joignent pour rassembler un poids de fautes, ou d’orgueil, mais cet angle des doigts abandonnés à la méditation quand l’absence d’enjeu l’innocente et I’apaise. Le toit montait avec tranquillité vers la cheminée à son faîte et la ferme s’y résumait, le triangle posé sur l’épaisseur des murs les découpait comme un fronton, prêt à se redresser dans la sérénité des temples. En approchant, on découvrait pourtant que les façades avaient abandonné le mystère des façades de ferme, qu’elles en avaient vendu tous les secrets comme si elles avaient eu honte de leur ingénuité et voulu se donner des airs de pavillon : en haut, au centre du fronton, trois fenêtres s’alignaient sur le mur, domestiquées, en bas, d’autres fenêtres béaient dans une transparence annulant toute humilité. »
Journaliste, membre de la rédaction de L'oeil de l'info, réalisateur des podcats, secrétaire général de l'Association Journalisme & Photographie (AJP) /Biographie / Ecouter tous les podcats
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