« Le monde est dans un tel état, il n’y a plus de sang dans mon cœur »
Confidence spontanée, lâchée par Daniel Cohn Bendit au beau milieu de son face à face hebdomadaire avec Luc Ferry, le dimanche soir sur LCI.
Confidence qui va droit au cœur, évidemment, de l’aveugle (qui ne l’a pas toujours été), ex-soixante-huitard.
Confidence lucide d’un ancien rêveur et pas n’importe lequel, le dernier des rêveurs dont le désenchantement en dit long sur le chemin parcouru pour en arriver là.
Confidence tel un constat d’échec sur le monde qui redevient le monde, avec ses guerres conventionnelles, ses dissuasions nucléaires et ses discours populistes qui mettent le feu partout.
L’aveugle se dit soudain qu’il appartient à une génération qui n’a pas connu la dernière guerre et qui va s’éteindre avant la nouvelle guerre.
Parenthèse chanceuse ?
Dans son nouveau livre, Le Clézio écrit : « J’ai eu la chance et la malchance de naître pendant la guerre, or les enfants nés dans une guerre sont particulièrement attentifs au malheur et à la difficulté de la vie. [1]»
Cohn Bendit, bien que né après l’horreur, n’en a pas moins vidé son cœur comme on se vide de ses larmes après avoir trop pleuré.
[1] Identité nomade de Le Clezio – Ed. Robert LaffontDernière révision le 29 mars 2024 à 7:56 pm GMT+0100 par la rédaction
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