Il y a trois, Lucille Jean a enquêté pendant son service civique au Mémorial du Camp de Rivesaltes. Elle a écrit un passionnant mémoire de Master 2 : « Documenter le passé pour raconter le présent : l’image photographique, forme et trace de la mémoire du Camp de Rivesaltes et de ses indésirables ». Alain Mingam introduit ici, la contribution du photographe Luc Choquer qui a beaucoup travaillé sur le sujet.
Il y des leçons de photographie comme il y a des leçons de vie.
Dès lors que les porteurs, auteurs, de ces propos ne sont jamais donneurs de leçons, mais philosophes de toutes les raisons d’être de la photographie autant que sociologues de toutes les passions, qui l’ont fait naître et reine en son royaume de l’œil aux aguets !
Luc Choquer est un des plus brillants avocats de cette fusion charnelle et intellectuelle entre art de vivre et art d’appréhender le réel au plus près de sa richesse en personnalités et en évènements notoirement anonymes.
Je l’avais souligné lors de l’une de ses précédentes expositions sur Istanbul.
Rien n’est jamais gratuit dans la vision de Luc Choquer, car il fait d’une apparente banalité une œuvre d’artiste de l’âme humaine – jusqu’au sommet du regard frontal quand il nous prête le sien pour découvrir en chacun de ses portraits la riche mosaïque de la nature humaine. Au plus près des gens, comme il les aime avec une totale empathie qui nous contamine pour mieux nous séduire. Entre instantanés de rue, ou poses à domicile, entre scènes de mariage ou déjeuners sur l’herbe, c’est une société du spectacle quotidien istambouliote autour de la femme et avec les femmes ..
Pour aboutir dans la beauté de ses images et la force de ses témoignages ci-joints à la révélation enfin confirmée que le photographe cachait bien en lui, un noble gentilhomme qui honore le genre humain. La symbiose exprimée entre ses images et leur histoire n’est jamais dépourvue de pertinente vocation littéraire en référence à Susan Sontag, Roland Barthes. Un fort -à propos décisif dirait un Cartier Bresson très confraternel. Elle témoigne d’une excellence dans le regard et le vécu, tous deux superbes reflet- miroirs des lumineux rétroviseurs que sont devenus ses yeux toujours aussi pointus et signifiants sur tous les aspects visuels de notre condition humaine .
Un voyage au bout de l’intime qui vaut congratulations et tous les détours.
Lire la contribution de Luc Choquer
Bilan photographique, le mémoire de Lucile Jean
Dernière révision le 29 avril 2024 à 3:51 pm GMT+0100 par la rédaction
- Prix Bayeux Calvados-Normandie
Une 31ième édition qui fera date - 18 octobre 2024 - JO Paris 2024
Le bonheur ensemble vu par Gérard Uféras - 4 octobre 2024 - Yan Morvan (1954 – 2024)
Un tonitruant et permanent talent ! - 27 septembre 2024