Alkan Avcıoğlu est un artiste aux multiples talents qui se concentre depuis deux ans sur la création d’œuvres d’art à l’aide de l’intelligence artificielle, qualifiant son travail de «Perspectives postphotographiques ». Bienvenue dans un étrange univers déconseillé aux agoraphobes …
Critique de cinéma, chroniqueur de presse, écrivain, directeur du Festival international du film d’Istanbul, DJ, compositeur de musique, graphiste et peintre numérique, directeur artistique, vidéaste, Alkan Avcıoğlu est un artiste aux multiples talents qui se concentre depuis deux ans sur la création d’œuvres d’art à l’aide de l’intelligence artificielle, qualifiant son travail de « Post Photographic Perspectives » (« Perspectives postphotographiques »).
« Je souhaite créer de nouvelles images photographiques. J’aimerais pousser la photographie artificielle comme une nouvelle forme visuelle d’expression, qui défie celle de la photographie classique, de la peinture ou du cinéma. La post-photographie devient une forme d’art métaphorique et interprétative, où les images ne sont plus de simples représentations du monde, mais des reflets symboliques de thèmes sociétaux et existentiels complexes. »
Se qualifiant lui même d’expérimentateur et s’inspirant d’auteurs comme Andreas Gursky, Edward Burtynsky, Martin Parr, Pieter Bruegel ou Hieronymus Bosch, il a crée une série de 300 images baptisée Overpopulated Symphonies (Symphonies Surpeuplées), fortement déconseillé aux agoraphobes, qui est une représentation de la condition humaine, de la concentration urbaine et des migrations de population dans une sorte de chaos ordonné en analogie avec le flux d’informations et d’idées qui nous submerge en permanence. L’imperfection du rendu graphique de chaque individu composant ces foules oppressantes renforce la question posée de l’identité, l’individualité et la lutte de l’esprit humain pour traiter et hiérarchiser ce flot incessant de données dans un paysage à la fois physique et mental. Bien que pures inventions synthétiques, ces images peuvent parfois nous paraître familières et déjà vues: cohue de motos à l’angle d’une rue en Asie, cohorte de migrants fuyant la misère ou affluence lors d’une manifestation sportive.
« À travers des images tentaculaires de paysages urbains densément peuplés et de rassemblements humains, la collection réduit les individus à de minuscules points, formant une mer immense de points indiscernables. Au-delà de la représentation littérale de la surpopulation, cette collection utilise la métaphore de la densité de la foule comme analogie avec l’inondation d’informations de notre époque moderne. Il pose des questions sur l’identité, l’individualité et les difficultés auxquelles l’esprit humain est confronté pour traiter et prioriser l’afflux incessant de données auquel nous sommes confrontés quotidiennement. Les personnages de ces photographies transcendent les simples corps physiques ; ils représentent des pensées, des idées et des informations, toutes en lice pour la reconnaissance et l’espace dans les limites de nos paysages mentaux. Avec des humains représentés comme des points dans un réseau neuronal chaotique, ces œuvres d’art servent d’allégorie au phénomène de surcharge d’informations.»
Poursuivant ses investigations numériques, Alkan Avcıoğlu a réalisé une autre série Les Parisiens, portrait en cinq tableaux, au parfum suranné et angoissant, d’une famille à l’étrange esthétique surréaliste mais, tout bien réfléchi, qu’on ne serait peut-être pas si surpris de croiser au coin d’une rue de la capitale.
Le site d’Alkan Avcıoğlu
Dernière révision le 16 juillet 2024 à 10:45 am GMT+0100 par la rédaction
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