Il eût été impensable que la mythique « cité-corsaire » n’ait point donnée toute sa place au témoignage iconique et très émouvant de Lee Miller sur la libération de Saint-Malo en août 1944.
Dans le cadre de cet environnement marin, il est plus que logique de souligner que le cap des 16 000 visiteurs à déjà été atteint en ce mois d’aout 2024 dans la Chapelle de La Victoire, plus que bien nommée, pour accueillir cette inédite exposition dans cette ancienne Ecole de la Marine Marchande .
Hélène Gédouin et Muriel Montserrat, toutes deux commissaires à l’initiative de cette commémoration, se sont données corps et âmes à l’avènement de cet événement culturel majeur. Elles ont fait appel pour ce faire à Sitor Senghor en tant que directeur artistique.
Après avoir pu accéder fin 2003 dans le Sussex à la célèbre « Farley Farm » gérée par la fils de Lee Miller, Antony Penrose et sa fille Ami Bouhassane, aux milliers de photos de la correspondante de guerre, Muriel et Hélène ont édité 54 images inédites, qui sont aujourd’hui la raison d’être d’une scénographie toute en finesse, pudeur et élégance dans la Chapelle de la Victoire.
Les deux commissaires passionnées, très enthousiastes, ont voulu à nouveau faire de Saint-Malo la ville d’un célèbre festival éponyme, et donner à chaque visiteur l’opportunité d’être « l’étonnant voyageur » très heureux de découvrir le talent d’une photographe américaine, autrice d’un reportage exceptionnel exclusif !
« Unique photographe à des kilomètres à la ronde, je possédais maintenant ma guerre personnelle » a toujours souligné Lee Miller, ancien mannequin devenue photographe de guerre et collaboratrice de Vogue.
Femme très professionnelle cultivant toujours rigueur et passion, humilité et conviction, pour participer à la reconnaissance d’un photojournalisme au féminin qui enrichit la profession d’une sensibilité au plus près des victimes de conflits passés ou en cours.
A l’image de Lee Miller, Hélène Gédouin, Muriel Montserrat, Sitor Senghor ont fait des murs de la chapelle de l’ancienne école de la Marine la lumineuse vitrine d’un passé devenu par la force et l’humble beauté des images de Lee Miller un présent à double sens pour mieux appréhender le futur et atténuer avec plus d’humanisme dans chaque image, le virilisme ou masculinisme ambiant que cultive parfois à l’insu de son plein gré l’exercice au masculin d’un métier indispensable à la vérité des faits.
Témoins toujours passionnées pour dénoncer toutes violences guerrières, voire conjugales soulignerait Lizzie Sadin, les Catherine Leroy, Françoise Demulder, Christine Spengler, Laurence Geai, Adrienne Surprenant, ont toujours su attesté que leur vif regard de femme et de pionnière, tout empreint d’humilité et d’exigence, était aussi un hommage à Lee Miller, afin de toujours porter à l’oeil nu l’impérative nécessité « de faire la guerre à la guerre ».
Comme l’a toujours revendiqué James Nachtwey en précisant : « Je veux que le premier impact, et de loin, l’impact le plus puissant, soit une réaction émotionnelle, intellectuelle et morale sur ce qui arrive à ces personnes. Je veux que ma présence soit transparente. »
Dans la chapelle de la Victoire, les images de Lee Miller donnent foi, dans l’impérative et permanente reconnaissance d’un devoir de mémoire évident, pour toujours nous rendre « plus grands que nous sommes » dirait feu Michel Le Bris .
Jusqu’au 30 septembre une exposition phare pour baliser notre histoire contemporaine. Désormais nous avons aussi les photographies de Lee Miller pour nous empêcher de sombrer dans la mort lente de l’indifférence, œil témoin, cœur témoin pour provoquer l’espoir de la solidarité de Kiev à Gaza.
L’antidote à toutes les guerres ! A ne pas manquer.
INFORMATIONS PRATIQUES
Lee Miller, Saint-Malo assiégée, août 1944
Jusqu’au 29 septembre 2024
Chapelle de la Victoire, rue de la Victoire (intra-muros)
Horaires : ouvert tous les jours, de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h
Tarifs : Plein tarif, 6 € – Gratuité sous conditionsDernière révision le 29 octobre 2024 à 11:55 am GMT+0100 par la rédaction
- Marion Mertens
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