Yan est arrivé chez Sipa dans les années 80. Il a tout de suite su s’intégrer et se faire aimer par ses pairs. Très vite, il est un enfant de Sipa sous la protection de Gökşin Sipahioğlu.
Gökşin l’adorait. Il avait compris que devenir une agence de news ne pouvait se faire que grâce à des photographes talentueux comme Yan. Yan avait un véritable don pour raconter les évènements : son travail nous happait et ne nous lâchait plus. Une véritable plongée dans l’histoire. Nous adorions aussi son côté businessman : combien d’expositions, combien de livres….
Yan a eu à cœur de partager sa vision des autres, mais est toujours resté très pudique concernant les siens. Il protégeait sa vie privée. Ses dernières années, il avait recommencé à produire pour Sipa, en Ukraine ou en Israël.
A Visa pour l’Image l’année dernière, il me parlait de ses projets. Il était toujours aussi attachant et passionnant. Il y a quelques mois, il nous disait vouloir repartir en Ukraine. Nous n’avons même pas hésité : il pouvait partir avec notre soutien. Il voulait nous inclure dans ses projets et nous étions ravis d’en faire partie.
Nous avons perdu plus qu’un photographe, plus qu’un ami : nous avons perdu un frère.
Nous vivrons avec tes photos et tes histoires.
Mais vraiment tu vas nous manquer.