Leur rencontre date de 2016 alors que Yan cherche un logement pendant le festival Visa pour l’Image à Perpignan et ce sera le début d’une belle amitié. Quelques années plus tard, Benjamin apporte son aide à Yan dans le cadre du projet qu’il a entrepris et qui lui fait sillonner la France pour réaliser de nombreux portraits de Françaises et de Français de toutes conditions.
« On s’est rencontré sur Facebook alors qu’il cherchait un plan hébergement pour Visa à Perpignan en 2016. Pas de thune, il cherche à se refaire mais doit maîtriser ses dépenses. Je l’invite à la maison. On ne se connais pas personnellement mais j’ai acheté l’un de ses livres en 2006 et une histoire d’amitié débute. »
« Nous l’avons accueilli deux années de suite et je l’ai alors suivi comme un petit chien tandis qu’il me dispensait ses conseils. Je suis rentré à Sipa grâce à lui ces années-là. Il me faisait alors passer pour son neveu pour que les rédactions acceptent de lire mes portfolios. Il m’a fait rencontrer Ferit de Sipa avec qui j’ai parlé d’urbanisme pendant une heure mais jamais de photo. A la fin de l’entretien, Ferit me dit, tu veux venir à Sipa ? »
« J’ai ensuite monté et programmé son exposition blouson noir à Perpignan pendant Visa. Puis j’ai joué en mars 2019 le rôle de fixeur pour la réalisation du projet « Hexagone » qu’il appelait alors « Les Français ». »
« Je lui propose de lui trouver des modèles et d’être son assistant durant une semaine. Il accepte. On tourne dans sa « BM’ », il l’adore. Il fait ses images à la chambre mais il ne manque pas de faire une seconde session devant la voiture. »
« Nous avons passé une semaine à sillonner les Pyrénées Orientales pour qu’il réalise ses images. Il chargeait alors les plans films dans le coffre de sa BMW. Ce projet le faisait vibrer, moi j’étais aux anges, même quand il se foutait de ma gueule sur ma façon de conduire ma bagnole. J’étais un peu vexé mais je savais que je vivais un moment unique. »
« Il rencontre alors un groupe de musique Gitane qui depuis tourne sur toute la planète, la directrice de la Scène Nationale de Perpignan (qui est alors adjointe), Le boss de Redwoodpaddle qui a inventé une planche avec un foil que Macron a testé cet été 24… Ils rencontrent aussi certains de mes amis, une musicienne de rock garage, un professeur d’arabe et d’autres acteurs du territoire qui doivent symboliser la période dans laquelle on vit : celle d’une transition entre deux mondes comme cela arrive tous les 40/ 50 ans. »
« Tout au long de ces années, Yan aura été le mentor que je cherchais. Un humaniste emplit de bienveillance. Il était rock’n roll mais d’une très grande gentillesse. Il nous aimait bien moi et ma femme Sara, notre duo d’artistes photographes. J’ai progressé à son contact, je lui partageais mes images, mes portraits, mes mises en scène, il rectifiait, je retournais travailler. Sans lui, mon travail n’aurait jamais été celui que je pense qu’il est devenu. C’est un peu absurde mais je le ressens comme tel. »
« Durant ces années, il nous a filé des tirages, j’ai même un ciba des blousons noirs, le même que Jacques Rocher. Il apparaissait clivant aux yeux de certains mais avec d’autres, il avait une élégance digne d’un lord anglais. Dernière anecdote, nous étions tous les deux de Lorient. »