Après être allé en Ukraine pour couvrir la « révolution Orange », Corentin Fohlen, de retour à Paris, se lance à un rythme soutenu dans la couverture photographique de l’actualité tout en ambitionnant d’élargir ses horizons.
Retour à Paris, retour au quotidien: je couvre pour l’agence Wostok press des conférences, manifs, meetings que j’enchaine à un rythme effréné. Je couvre tous les partis, de toutes les obédiences. Chaque fois c’est un nouveau défi, un challenge. Obtenir la meilleure photo, saisir un moment fugace, un jeu de regard entre deux politiques, un geste symbolique, une poignée de main. Tout en se battant pour faire sa place parmi la bonne cinquantaine voire centaine de cameramen, photographes, journalistes radio, attachés de presse, officiers de sécurité.
On joue des coudes, on transpire, on se fait gueuler dessus, on cherche à nous contrôler alors on feinte, on fait le tour, on court, on passe sous les cordons, on joue les innocents. Une école de la débrouille. Des récits lus sur les générations précédentes de photoreporters, j’avais compris que ce métier est une passion de voyous. Des « voyous » qui terminent bien, et dont le larcin ne dépasse pas le vol d’images. Pour le fils de bourges catholiques que je suis, c’est un peu l’école de la rue qui me sied à merveille. Je découvre un monde que je ne connaissais pas : des ultras pauvres aux ultras riches. Je passe d’un bidonville de Rom’s à Saint Denis, aux affrontements en fin de cortège contre le CPE à Paris, aux petits fours lors d’une réception à Matignon. J’ouvre les yeux sur le monde qui m’entoure.
Mais les heures d’attentes passées à l’Elysée, les heures d’inaction derrière un cordon, sur un praticable ne m’enchantent pas toujours. Je trépigne et lisant l’actualité internationale. J’ai soif de partir. N’importe où, mais partir.
(à suivre)
Les tirages des images présentées sont en vente en Fine Art, signé, en format 20×30 cm, au tarif de 180 euros au profit de mon chauffeur et ami haïtien Wood. Pour cela contactez-moi fohlencorentin@gmail.com
- Corentin Fohlen
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