C’est une exposition qui plonge les spectateurs au cœur de l’histoire d’une famille afghane confrontée aux affres de la guerre, à l’exil et à la quête incessante d’une vie meilleure. Photographe reconnu pour son engagement, Olivier Jobard poursuit depuis longtemps un travail sur les problématiques liées à la migration et aux droits de l’homme. Il raconte ici dans une sorte d’album de famille, le quotidien d’une famille afghane qu’il a suivie pendant des années, documentant à la fois les moments de joie, d’incertitude et de désespoir.
Depuis longtemps, Olivier Jobard s’intéresse aux mouvements migratoires, à la misère humaine et aux conditions difficiles auxquelles sont confrontées les populations fuyant la guerre, la pauvreté ou la répression pour chercher ailleurs une vie meilleure. En 2010, il rencontre Ghorban, un clandestin afghan âgé de 13 ans et entreprend de documenter son intégration française. Quand en août 2021 les talibans reprennent le pouvoir à Kaboul, il découvre à distance l’événement en compagnie du jeune homme, devenu son filleul républicain et dont deux soeurs et deux frères sont encore au pays. Olivier et sa compagne Claire Billet vont alors tout mettre en œuvre pour rapatrier en France Sima, Aziza, Mehrab et Sohrab. Le photographe va documenter leur voyage, leur arrivée en France, leur prise en charge et leur démarches pour obtenir l’asile. Très impliqué avec sa famille, il n’hésite pas à aller au delà du constat photo journalistique montrant les liens d’affection qui se sont noués avec ses propres enfants. Il retournera aussi en Afghanistan sur les traces du passé de la fratrie, à Band-e-Amir où Aziza est partie en vacances pour la première fois avec sa mère, dans le restaurant où Mehrab mangeait des glaces avec sa petite amie.
À une époque où les questions d’immigration et de réfugiés s’invitent souvent dans le débat public, le travail de Jobard replace la discussion à son niveau le plus fondamental : celui de l’humain. Il nous invite à voir ces familles non comme des statistiques ou des sujets de débats politiques, mais comme des individus avec des vies, des espoirs et des rêves. Leur donnant un visage il induit la question de la fermeture des frontières, la montée des nationalismes et la mise en place de politiques migratoires restrictives qui ne solutionnent en rien la détresse humaine de celles et ceux qui sont forcés de fuir. Cette plongée dans une réalité sensible est une invitation à l’empathie et à la réflexion sur notre responsabilité collective, invitation à ouvrir les yeux sur le monde et à être plus à l’écoute de la souffrance des autres.
Exposition
« Notre famille afghane, souvenirs d’une vie envolée ». Jusqu’au 24 novembre 2024. Pavillon Comtesse de Caen (Paris)
Le site d’Olivier Jobard
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