Le dernier album en date de Reporters Sans Frontières met à l’honneur une grande dame de la photographie, Martine Franck, connue pour son œuvre sur la condition humaine, la culture et les enjeux sociaux.
Née à Anvers, Martine Franck commence à pratiquer la photographie en 1963 lors d’un voyage en Asie en compagnie de son amie d’enfance Ariane Mnouchkine et deviendra la photographe officielle de la compagnie le Théâtre du Soleil que cette dernière créera l’année suivante.
Devenue l’épouse d’Henri Cartier-Bresson elle réalise de nombreux portraits d’écrivains et d’artistes et participe à la création de l’agenceVIVA avant de rejoindre l’agence Magnum Photos quelques années plus tard. À partir de 1985, elle collabore avec la Fédération internationale des Petits Frères des Pauvres, une organisation non gouvernementale qui s’occupe des personnes âgées et des exclus de la société. En 1993 elle se rend sur l’île de Tory, au large de la côte nord-ouest de l’Irlande, pour documenter la vie quotidienne d’une communauté traditionnelle de langue gaélique. Elle se rend ensuite en Asie pour rencontrer des enfants tibétains bouddhistes en Inde et au Népal. Sensible à la cause des femmes et au sort des petites gens, elle photographiera assidûment les activités féministes et les mouvements sociaux, ainsi que de nombreux artistes et intellectuels. En 2002, elle crée, avec son époux et leur fille Mélanie, la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris, dont elle deviendra Présidente en 2004.
En parlant d’elle, Robert Doisneau disait à propos du travail sur la vieillesse qu’elle avait réalisé:
« Pour nous éviter de vieillir idiots, Martine Franck a eu l’intrépidité d’aller voir sur place. Tout d’abord elle a évité, et c’est une épreuve d’élégance, le reportage sportif sur ce slalom entre les fossés du radotage et le gouffre du gâtisme, agrémenté d’effets très payants de visages burinés et autres ravages du temps. À la place de ces estampes généreusement charbonnées, Martine Franck nous donne à voir un univers où se prolongent tout simplement nos caractères et nos manies.»
« Une photographie n’est pas forcément un mensonge, mais elle n’est pas non plus la vérité. C’est plutôt une impression fugace, subjective. Ce que j’aime le plus dans la photographie, c’est l’instant qu’on ne peut pas anticiper : il faut être constamment à l’affût, prêt à accueillir l’inattendu. » (Martine Franck)
100 photos pour la liberté de la presse, 162 pages, 12,50€
- Bastien Ohier
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