Installé depuis 1987 à Nicosie, la direction régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) de l’agence français devrait éclater, d’ici trois ans, sur Beyrouth, Dubai et Paris selon les informations de La Lettre.
L’inquiétude est vive chez les 70 salariés de l’agence installés à Chypre avec leurs familles. L’intersyndicale s’oppose à cette réorganisation.
« Le bureau situé sur l’île de Chypre, pays membre de l’Union Européenne depuis 2004, est un havre de stabilité pour les équipes qui couvrent 22 pays, dont de nombreux sont régulièrement touchés par de violents conflits. Avec la guerre au Liban, la région plonge dans l’incertitude : qui peut nous garantir que le bureau de l’AFP, en plein cœur de Beyrouth, ne sera pas visé par une frappe israélienne comme celui de Gaza ? Plus aucun quartier de la capitale libanaise n’est aujourd’hui épargné par les bombardements » écrit l’intersyndicale de l’agence qui poursuit « A Dubaï, la liberté d’expression est inexistante : nos équipes s’exposent aux risques de descente de police dans nos locaux en cas de dépêche qui déplairait, d’arrestations arbitraires ou même de voir des journalistes expulsés du pays. Quelle liberté aurons-nous à pouvoir éditer des dépêches, photos et vidéos sur les droits humains, les travailleurs domestiques asiatiques dans les pays arabes, ou sur de l’actualité de pays en froid avec les Emirats ? »
Enfin le plus important, le cout humain !
Enfin sur le plan éditorial il semble que l’éclatement des équipes conduira inévitablement à une baisse de l’efficacité alors qu’actuellement le personnel travaille dans un open space ou ils peuvent échanger sur le matériel qu’ils reçoivent. Informations, photos, vidéos doivent être soignement vérifier et necessite une bonne connaissance du terrain.
Les 70 salariés se sont établis à Chypre, ils on des conjointes ou conjoints qui travaillent sur place dans d’autres sociétés et ont parfois achetés des biens immobiliers. Il faut savoir que les salariés n’ont pas tous les mêmes contrats. Il y a les CDI détachés à Nicosie mais également des CDD recrutés localement. Que va-t-il se passer pour les uns, comme pour les autres ? Quels seront les contrats proposés à Beyrouth, Paris ou Dubai ?
Selon les syndicats du siège de la place de la Bourse, à ce jour aucune réponse valable n’a été apportée aux salariés de Nicosie.
(à suivre)