L’utilisation de l’intelligence artificielle s’est développé dans tous les secteurs de l’activité humaine et l’architecture ne pouvait évidemment pas y échapper. Elle reste, pour l’instant, principalement utilisée pour visualiser rapidement et de manière créative les concepts imaginés par les architectes et les designers, avant de les mettre éventuellement en œuvre dans leurs projets.
S’éloignant de l’approche très fonctionnelle dominante, Hassan Ragab s’est lancé dans une recherche plus artistique en explorant l’IA générative et son impact sur l’architecture. Au carrefour de l’art et la technologie, il développe un vocabulaire visuel loin des pratiques actuelles du métier et remet en question la norme dominante où la forme résulte de la fonction. Les contraintes environnementales, fonctionnelles et économiques pèsent lourd et brident la créativité et, tout en les respectant, l’enjeu actuel est pour lui de replacer le design au centre de l’architecture.
« Très peu d’architectes ont la possibilité de réaliser leur vision dans la vie réelle. Travailler l’architecture comme un langage visuel est devenu un luxe que seuls les architectes stars peuvent s’offrir.»
Clairement influencé par ses origines égyptiennes, sa série The City is a Tram présente des tramway suspendus au dessus des flots ou des rues dans des situations improbables mais qui sont le reflet d’une culture séculaire. Il imagine également que le véhicule devienne un lieu de vie et de commerce à la manière des souks hyper actifs de son pays d’origine.
« Le tramway est un élément inestimable du patrimoine moderne d’Alexandrie, un monument emblématique pénétrant toujours lentement au cœur même de la vieille ville, offrant un abri à ses habitants, un trajet quotidien dansant lentement tout en vous emmenant à votre destination. » L’approche joue sur les mêmes références quand il imagine des bâtiments en forme de pyramide dont la décoration intérieure très colorée pourrait être celle du tombeau d’un pharaon ou bien un imposant Ksar berbère fait de terre et de sable. « Nous avons un niveau de contrôle limité. Mais encore une fois c’est ici que réside la beauté de la création architecturale via l’IA ! L’objectif n’est pas d’utiliser ces programmes pour créer une chose précise, pour réaliser ce qui se trouve dans notre esprit, l’objectif est qu’ils poussent ces idées plus loin, qu’ils apportent une nouvelle perspective, et un résultat que l’on n’aurait pas imaginé »
Il résulte de cette démarche atypique des créations qui, si elles sont fantasques et ne verront jamais le jour, n’en sont pas moins suffisamment originales et attrayantes pour faire rêver à des villes où la froideur uniforme de la géométrie aurait perdu sa domination despotique.
Le site de Hassan Ragab
- Hassan Ragab
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