Avec son exposition “Les années sixties”, Hugues Vassal, l’un des co-fondateurs de l’agence Gamma inaugure le nouvel espace de l’Institut français du Liban à Beyrouth avec 40 photos N&B symbole de cette époque.
La dernière fois que j’ai vu Hugues Vassal, 72 ans, c’était un enfant qui me racontait son bonheur : une exposition sur Edith Piaf à New York, une autre à Los Angeles de ses images de la cour impériale du Shah d’Iran… « Et tu sais, l’exposition sur les années 60 que je devais faire à New York, et bien ce sera à Beyrouth ! »
Plus âgé que moi, je ne l’ai pas connu dans sa grande époque, celle où il participa activement à la création de l’agence Gamma. Une participation financièrement importante, car photographe des stars de l’époque, il assura avec Léonard de Raemy la trésorerie de la jeune agence.
Il a débuté à 17 ans dans le métier, devint stagiaire à la rubrique faits divers de l’hebdomadaire France Dimanche qui est tiré alors à près d’un million d’exemplaires. Le hasard fait qu’il doit photographier Edith Piaf. Beau jeune homme sympathique, ils deviennent amis. Il photographie les moments important de sa vie et s’apprête à publier un livre.
Dix ans après son entrée à « France Dim’ » Hubert Henrotte le rencontre sur les conseils de Léonard de Raemy, un photographe de plateau de cinéma hélas un peu oublié de nos jours. Avec Jean Monteux comme agent commercial et quelques jeunes reporters comme Raymond Depardon, Gilles Caron, Jean Lattès, ils vont « faire Gamma » qui révolutionnera la presse des années 67 à … Mais c’est une autre histoire que je vous narre par épisode depuis le début de ce blog.
« Les années sixties » d’Hugues Vassal sont celle d’un bonheur, d’une France qui se reconstruit et se divertit à tout va ! De Johnny à Nougaro, en passant par Aznavour, Bécaud, Mireille Mathieu, Françoise Hardy, Sheila, Dalida et les autres… Hugues Vassal photographie à longueur de journée et de nuit.
Exposer à Beyrouth sous les auspices des services culturels de la république française est pour Hugues Vassal, une fierté. « Ce qui me motive, c’est transmettre ». Et c’est exact. On le disait perdu dans une campagne française… Mais c’est Sarah Caron qui m’a donné l’opportunité il y a déjà deux ans de le retrouver. Il avait vu une exposition de la photographe alors débutante et l’avait adressée à Floris de Bonneville encore rédacteur en chef de Gamma. La suite est une belle histoire que l’on pourra voir à Mougins le mois prochain.
Au premier coup de téléphone passé à Hugues Vassal, la sincérité de son étonnement m’avait touché : « Comment elle se souvient encore de moi ? ». On m’avait peint Vassal comme une « grande gueule » portée sur tous les excès et je découvris un homme certes dynamique mais serein et apaisé.
On dit au Maghreb que la vue d’une gazelle peut changer un homme, c’est sûrement ce qui est arrivé à Hugues Vassal pour qu’il ait tant d’obstination « malgré mes jambes » pour montrer ses images dans le but de transmettre aux jeunes.
Une chose est certaine c’est que l’accueil de Beyrouth est allé droit au cœur du grand sentimental qu’on peut deviner derrière ses clichés.
Michel Puech
Publié dans le Club Mediapart
*« Mes anLire la suite de l’article dans le Club MediapartLire la suite de l’article dans le Club Mediapartnées sixties », du 17 janvier au 10 février, à la nouvelle salle d’exposition de l’Institut français du Liban, rue de Damas. Ouvert du lundi au vendredi, de 13h à 19h.
Les photographies exposées seront mises en vente au profit de la fondation KfarsamaDernière révision le 3 mars 2024 à 7:20 pm GMT+0100 par
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