Sans réponse du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, le photographe Christophe Schimmel annonce une grève de la soif.
Cela fait 50 ans que Pierre Overney, jeune militant de la Gauche Prolétarienne a été abattu à la porte des usines Renault à Boulogne Billancourt lors d’une distribution de tracts musclée. Antoine Tramoni, le meurtrier n’a pas bénéficier de la légitime défense en raison de la présentation truquée des photographies de Christophe Schimmel.
Depuis longtemps, le photographe voudrait rétablir la vérité, c’est-à-dire remettre ses négatifs dans l’ordre chronologique de la prise de vue.
Mais pour fouiller dans les archives de la justice, il faut un numéro d’audience que ni lui, ni son avocat Maître Henri Leclerc n’ont. Les archives de l’avocat ont brûlé.
A cette fin, Christophe Schimmel interpelle depuis le 5 mars 2022, une nouvelle fois, le ministre de la Justice qui fait la sourde oreille. De désespoir Christophe Schimmel annonce qu’il compte employer l’arme de la grève de la faim. Une action suicidaire, à son âge, dans son état et avec ses moyens. Mais qui va l’aider ? Le Ministre ? Vous ?
Michel Puech
Lettre ouverte au Ministre de la Justice
Recommandé avec AR à
Monsieur Eric Dupond-Moretti
Ministre de la justice, Garde des sceaux
13 place Vendôme – 75042 Paris Cedex 01
Toulouse le 4 mars 2022
Monsieur le Ministre,
Je vous écris ce courrier dans l’espoir de résoudre un problème kafkaïen.
Je suis le photographe qui a pris les photos de l’assassinat de Pierre Overney aux usines Renault Billancourt en février 1972.
Les originaux des négatifs ont été saisis par la justice en tant que pièce à conviction dans l’instruction du procès d’Antoine Tramoni. Depuis la fin du procès j’essaye de récupérer les négatifs dont je suis l’auteur et le propriétaire (j’ai comparu en tant que témoin pour cette raison à ce procès).
La justice m’a alors informé via mon avocat Maître Henri Leclerc qu’en matière criminelle les pièces à conviction ne pouvaient pas être récupérées avant 30 ans. Bien que cela me semble bizarre pour des négatifs j’ai respecté le délai. Depuis maintenant 20 ans j’essaye donc de récupérer ces négatifs.
Or je me heurte à un véritable problème, le palais de justice de Paris me dit qu’il me faut le numéro d’audiencement pour enclencher la demande. J’ai fait la demande de ce numéro à Maître Henri Leclerc mais ce dernier me dit que ses archives ont brûlé et qu’il n’a plus rien concernant ce dossier. Ce que je sais, c’est que l’audience des assises s’est ouverte le 9 janvier 1973, il n’y avait qu’une audience ce jour-là.
Il ne devrait donc pas être difficile pour l’appareil judiciaire de me communiquer le numéro d’audiencement. Même les avocats auxquels je me suis adressé tombent sur un mur.
Je pense qu’après 50 ans il est largement temps de rendre publique cette série de photos unique et jamais diffusée ; je suis le seul à pouvoir les mettre dans l’ordre de prise de vues et les céder à une structure d’histoire sociale et à l’INA.
Je sollicite votre intervention, par écrit, ces vingt dernières années des conseillers de vos prédécesseurs ont donné des réponses verbales par intermédiaire et jamais rien ne s’est passé.
Je vous fais cette demande en étant sûr de ne pas demander un passe-droit que bien entendu vous refuseriez avec raison. Je vous demande d’intervenir auprès de l’administration pour que je puisse légalement récupérer ce qui m’appartient.
Dans l’attente d’une suite favorable à ma demande de votre part, veuillez agréer Monsieur le Ministre, Garde des sceaux, l’expression de mes sincères salutations républicaines.
Christophe Schimmel,
Photographe – 31100 Toulouse mailto:bva46@hotmail.com
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